Une approche holistique

L’UNICEF travaille dans près de 190 pays et territoires pour faire respecter les droits de chaque enfant. Réaliser un travail d’une telle ampleur ne s’improvise pas. Bien sûr, nous sommes guidés dans notre action par la Charte des Nations unies et par les grands principes qui en émanent. Cependant lorsqu’on nous demande - en tant que défenseur des droits de l’enfant – quelle est notre principale source d’inspiration, nous répondons sans hésiter : la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) des NU.

Il y a en effet une telle conformité d’objectifs entre notre travail et la CDE mais aussi une telle concordance de méthodes que l’on pourrait parler de vues et d’idées jumelles. Dans toute son action, l’UNICEF recourt à cette approche holistique qui fait si bien vivre les différentes catégories de droits de l’enfant les unes avec les autres dans le texte de la CDE.

A l’exemple d’un corps humain qui ne peut vivre sans une vraie « organisation », aucun droit ne peut vraiment bien remplir sa fonction s’il n’est mis en rapport ou soutenu par un autre. Les stratégies de l’UNICEF vont donc viser à créer un vraie irrigation des principes et des valeurs liés aux droits de l’enfant au travers de nos programmes. Ils vont se renforcer les uns les autres pour former un ensemble cohérent et en mouvement constant.

Trois exemples :

  1. Un enfant fatigué parce qu’il parcourt tous les jours 10 km pour chercher de l’eau ou un enfant pauvre qui arrive à l’école le ventre vide ne pourra jamais bien étudier. L’UNICEF crée des points d’eau potable plus proches des habitations et assure aux familles pauvres une sécurité alimentaire. Avec l’eau, les terres cultivables deviennent fertiles, des familles rurales pourront pourvoir à leurs besoins alimentaires, et ainsi de suite … On va créer tout un pôle de développement autour de ces familles mais aussi autour des écoles. L’installation de toilettes séparées pour les garçons et les filles va permettre aussi à de nombreuses filles devenues pubères de revenir sur les bancs de l’école. Un détail qui a toute son importance dans un ensemble d’éléments essentiels au développement durable.  
     
  2. Pour lutter contre le mariage précoce, l’UNICEF s’adresse notamment à des groupes de jeunes filles concernées par cette thématique. Il va les informer de tous les risques et inconvénients que peut avoir un mariage précoce. Les jeunes filles qui prennent conscience de ces dangers sont encouragées à servir de relais à l’information reçue. L’UNICEF sauve ainsi des filles qui seraient devenues victimes d’une pratique nocive mais il va également créer un effet multiplicateur de l’information vers d’autres groupes de jeunes filles. Ces dernières seront d’autant plus réceptives que l’information leur est dispensée par des filles dans la même situation qu’elles. C’est la méthode peer-to-peer, un vrai levier de promotion sociale et de développement personnel et aussi la mise en application du droit à la participation des jeunes. Les personnes qui y recourent développeront souvent une meilleure estime d’elles-mêmes et verront leur position sociale s’affirmer.
     
  3. Là où l’eau salubre manque, il est difficile de convaincre les gens de l’importance du lavage des mains. Les trois domaines-clés du secteur WaSH (eau, toilettes et hygiène) s’épaulent donc et se renforcent mutuellement. Si l’un est négligé, les progrès seront difficiles voire impossibles pour les autres.
     

Une approche glocale

L’UNICEF ne centre pas son travail sur la seule personne de l’enfant, il va aussi aborder toutes les personnes, tous les partenaires, toutes les institutions qui peuvent avoir une influence ou un impact positif sur le bien-être de l’enfant. Le premier partenaire de l’UNICEF sera la maman de l’enfant (figure emblématique pour l’UNICEF) ou la personne qui va assurer ce rôle. Par importance, le deuxième partenaire de l’UNICEF sera le gouvernement du pays où il travaille et avec lequel il a signé un accord de coopération. Entre ces deux pôles, notre organisation va collaborer avec une multitude de personnes, institutions, associations et partenaires pour créer des synergies favorables au bien-être des enfants.

Cette multilatéralité va participer dans une large mesure au succès de nos objectifs. Trop souvent on a tendance à enfermer l’UNICEF dans le rôle d’une énorme organisation chargée de réaliser de grands objectifs (Objectifs de Développement Durable) et d’appliquer des principes universels (Nations Unies, Convention relative aux droits de l’enfant). C’est notre côté pile. Côté face, on peut observer en revanche des équipes de terrain composées à 80 % de personnel autochtone qui travaillent en contact direct avec les populations et communautés bénéficiaires à l’élaboration de programmes intégrés dans leur construction et durables dans leur vision. C’est ce que l’UNICEF qualifie d’approche « glocale », une approche globale au service d’un projet local.