Certains se sont demandé pourquoi il fallait une Convention séparée pour énoncer les droits de l’enfant.

Il convient d’abord de rappeler que les enfants sont des individus à part entière mais avec des besoins spécifiques. La Convention relative aux droits de l’enfant n’est en aucun cas un privilège accordé aux enfants.

1. Les enfants sont dépendants des adultes pour les soins et leur éducation

Les enfants ont un statut égal à celui des adultes au sein de la famille humaine. Ils ne sont donc pas une possession de leurs parents ou de l’État ni des personnes inachevées.

Ce qui les différencie des adultes, c’est le début de leur vie. Une période durant laquelle ils seront dans un état de dépendance total puis partielle par rapport aux adultes. Ils dépendront d’eux pour recevoir les soins et les conseils dont ils auront besoin pour devenir autonomes plus tard. Ces soins sont dispensés de préférence par les adultes de la famille de l’enfant, mais lorsque les principaux pourvoyeurs de soins ne sont pas en mesure de le faire, il appartient à l’État, en tant que principal détenteur de devoirs, de trouver une solution de substitution conforme à l’intérêt supérieur de l’enfant.

2. Miser sur les droits de l’enfant, le pari toujours gagnant pour un état

Les actions ou l’inaction de certains gouvernements auront parfois des conséquences plus graves sur les enfants que sur tout autre groupe de la société. Mais de ce fait même, elles torpilleront également la croissance et le développement des pays gérés par ces gouvernements.

Dans presque tous les domaines, l’action des pouvoirs publics (par exemple, en matière d’éducation, de santé publique, etc.) aura des effets à des degrés divers sur les enfants. Une approche à court terme qui ne tient pas compte de leurs besoins aura une incidence négative sur l’avenir de tous les membres de la société.

Les enfants, en général, ne votent pas et ne participent pas à la vie politique. Si on ne prête pas une attention particulière aux opinions qu’ils expriment – que ce soit à la maison, à l’école ou au sein de leur communauté –, leurs vues sur un grand nombre de questions importantes et plus particulièrement sur celles qui les affectent immédiatement et qui auront peut-être des répercussions sur leur avenir ne seront pas prises en considération.

La transformation de la structure familiale, la mondialisation, les changements climatiques, l’avènement du numérique, les migrations massives, les nouvelles modalités de l’emploi et la réduction du filet de sécurité sociale dans de nombreux pays ont de lourdes conséquences sur les enfants. L’impact de ces changements peut s’avérer catastrophique alors dans des situations de conflit armé et d’autres situations d’urgence.

Du fait de leur croissance, les enfants sont beaucoup plus vulnérables que les adultes aux mauvaises conditions de vie qui résultent de la pauvreté, de soins de santé inadéquats, d’une nutrition insuffisante, du manque d’eau salubre, de l’absence de logement et de la pollution de l’environnement. Les conséquences des maladies, de la malnutrition et de la pauvreté menacent l’avenir des enfants et, par là même, l’avenir des sociétés dans lesquelles ils vivent. Dès lors, le prix à payer pour avoir négligé les besoins des enfants peut s’avérer énorme pour une société ou un pays.

Des études montrent que les premières expériences de l’enfant ont une influence considérable sur son développement futur. Et ce développement déterminera sa contribution à la société, ou la charge qu’il représentera pour celle-ci tout au long de sa vie.

Au-delà de ses devoirs éthiques et légaux, un Etat a donc tout intérêt à investir dans cette ressource incroyable dont il dispose et qui le fera grandir : les enfants ! La construction d’une société juste, responsable et prospère passe en effet par le respect des droits de l’enfant.