De nombreuses familles afghanes n'ont pas les moyens d'acheter de l'électricité. Au lieu de cela, elles brûlent du charbon, des déchets, du plastique et du caoutchouc chez elles pour se réchauffer pendant les mois froids d'hiver. Les vieux véhicules et les générateurs fonctionnant avec du carburant de mauvaise qualité émettent d'énormes quantités de gaz et de particules toxiques dans l'air au-dessus de la ville.

Kaboul, ville d'environ six millions d'habitants, est donc l'une des villes les plus polluées au monde. Les enfants et les personnes âgées courent un risque accru d'infections respiratoires, comme la pneumonie, en raison des particules fines en suspension dans l'air provenant de la combustion de combustibles fossiles et d'autres polluants environnementaux.

En janvier 2020, l'UNICEF a été l'une des parties organisatrices du Forum mondial sur la pneumonie infantile, le premier forum à inscrire cette question à l'ordre du jour international et à mobiliser les dirigeants mondiaux pour qu'ils prennent des mesures afin de réduire les décès dus à cette infection respiratoire de type aigu.

Le Bangladesh est l'un des pays les plus sensibles aux effets du changement climatique. La pollution atmosphérique à Dhaka, la capitale du Bangladesh, est une cause majeure de problèmes de santé tels que l'asthme, la bronchite et d'autres infections et maladies respiratoires, qui peuvent nuire à long terme à la santé et au bien-être des enfants.

Des études ont montré que la pollution atmosphérique peut aussi affecter le développement cognitif. Les enfants vivant dans un environnement pollué ont une capacité pulmonaire réduite et peuvent souffrir de problèmes respiratoires plus tard dans leur vie.

Pour sensibiliser notre pays au changement climatique et à l'urgence d'agir, nous avons créé le Parlement de la génération au Bangladesh.

L'UNICEF a rassemblé 300 enfants issus des quatre coins du pays pour discuter avec les représentants élus de leurs demandes et de leurs préoccupations concernant le changement climatique et les politiques en la matière. Nous avons également consulté un million d'enfants bangladais sur le changement climatique et les moyens d'assurer leur avenir dans le cadre du Sommet des enfants sur le climat.

Samela, 24 ans, vit à Manaus, au Brésil, et fait partie de la communauté indigène Sateré-Mawé. Cette étudiante en biologie est également une militante du climat et sa motivation est profonde :

"Je suis convaincue que nous sommes une extension de la nature : si la nature meurt, nous mourons aussi. Mes racines dans la culture indigène de l'Amazonie sont ma première inspiration. Nous sommes les principaux défenseurs de l'Amazonie, qui est menacée par l'exploitation forestière illégale, les incendies de forêt et l'exploitation minière. Pour nous, la lutte contre le changement climatique est une question de survie."

Samela fait partie des "Vendredis pour l'avenir" au Brésil, où elle lance des actions pour protéger la nature. Elle fait également partie des 200.000 jeunes que l'UNICEF consulte pour élaborer son plan stratégique quinquennal. Celui-ci guide notre action dans plus de 190 pays et territoires. Une action urgente sur le changement climatique apparaît comme une priorité claire.

Les inondations sont un défi permanent pour la population du Cambodge, un pays très exposé à ce type de catastrophe naturelle. En 2020, le pays a subi ses pires inondations depuis près d'une décennie. Les moyens de subsistance de 900.000 personnes étaient menacés tandis que les écoles fermaient, l'insécurité alimentaire et le risque de maladies d'origine hydrique augmentaient.

L'UNICEF s'est associé au plan d'intervention du gouvernement pour apporter une aide immédiate aux victimes des inondations. Nous avons aidé plus de 250.000 personnes dans les zones les plus touchées en distribuant de l'eau potable, des premiers secours et des kits d'hygiène. Nous avons également livré des manuels scolaires aux écoles primaires et secondaires afin que les cours puissent reprendre le plus rapidement possible.

Actuellement, 330 millions d'enfants (1 enfant sur 7 dans le monde) sont exposés à un risque élevé de crue des rivières. Ce nombre augmentera avec la fonte des glaciers et l'intensification des précipitations due à la hausse des températures moyennes.


Sim Som, 61 ans, utilise le système d'alerte précoce-  © People In Need/Cambodia

L'UNICEF investit dans des "systèmes d'alerte précoce" afin d'informer les personnes à risque le plus tôt possible. Au lieu de surveiller le niveau de l'eau manuellement, on utilise des capteurs. Des messages d'avertissement sont automatiquement envoyés aux utilisateurs enregistrés afin de les informer lorsqu'un niveau d'eau atteint un seuil critique. Le système utilise exclusivement des messages audio afin de pouvoir aussi atteindre les personnes qui ne savent pas lire. La technologie de la plateforme open-source utilisée à cet effet, RapidPro, a été développée par le centre d'innovation de l'UNICEF.

De fortes pluies et des vents violents ont provoqué la crue de la rivière Mutahyo en République démocratique du Congo, en octobre 2020. Plusieurs villages et zones agricoles ont alors été inondés. Quatre-vingt pour cent des champs de la région de Masisi ont été partiellement ou totalement détruits et le bétail et les réserves de nourriture ont été emportés par les eaux.

Les inondations ont également causé des dommages aux maisons, aux magasins, aux églises et aux écoles.

550 familles se sont retrouvées sans abri et les enseignants et les parents ont craint que les enfants ne puissent pas commencer l'année scolaire.

L'UNICEF a aidé le gouvernement à rouvrir les écoles en toute sécurité, permettant à 3,6 millions d'enfants de retourner à l'école. Nous avons également réparé et construit des infrastructures d'approvisionnement en eau et des installations de lavage des mains et assuré la fourniture de kits d'hygiène aux populations touchées.

Dans le monde entier, l'UNICEF investit dans des infrastructures scolaires résistantes aux catastrophes naturelles, mais aussi dans des solutions telles que l'apprentissage numérique pour éviter que l'apprentissage des enfants ne soit perturbé après une catastrophe.

Ces filles se tiennent à l'entrée des nouvelles toilettes qui ont été construites pour leur maison à Tegaldowo sur l'île de Java, en Indonésie. Les inondations y sont régulières en raison du changement climatique, surtout pendant la saison des pluies, de novembre à mars. L'eau et la boue qui s'écoulent dans les maisons rendent les toilettes inutilisables et les gens sont obligés de se soulager en plein air.

Avec le soutien de l'UNICEF, le gouvernement indonésien a fait de l'accès universel à l'assainissement une priorité. Les nouvelles toilettes à l'épreuve des inondations ont été placées 50 centimètres plus haut que les précédentes.

Grâce à l'amélioration des conditions sanitaires, les filles sont moins exposées aux risques de diarrhée et de retard de croissance.

La seule solution à long terme à la crise climatique consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais il existe également de nombreuses mesures permettant de réduire la vulnérabilité des enfants aux effets des catastrophes climatiques, en investissant dans des solutions appropriées en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) et en tenant compte des risques climatiques lors de la construction de ces infrastructures.

Au cours des 30 prochaines années, on estime que le monde produira quatre fois plus de plastique qu'auparavant. Il va sans dire que sans une gestion sophistiquée des déchets plastiques, les problèmes environnementaux et sanitaires seront incalculables. Les eaux souterraines seront polluées, les canalisations seront bouchées par les déchets, ce qui provoquera des inondations, et la combustion des déchets plastiques entraînera une pollution atmosphérique.

À Abidjan, la plus grande ville de Côte d'Ivoire, la pollution par les déchets plastiques représente un problème majeur. Chaque jour, 288 tonnes de déchets plastiques sont produites.

Pour lutter contre la pollution plastique, l'UNICEF a conclu un partenariat avec Conceptos Plasticos, une start-up écologique colombienne qui transforme les déchets plastiques en matériaux de construction rentables, durables et faciles à assembler pour les nouvelles écoles. Cette initiative répond à un double problème en Côte d'Ivoire : les déchets plastiques et la pénurie de salles de classe.

Des millions de collecteurs de déchets travaillant de manière informelle dans les décharges et dans les rues des villes du monde entier peuvent ainsi devenir un partenaire important dans la gestion des déchets.

L'UNICEF va plus loin avec ce projet. Les écoles dont les salles de classe sont construites à partir de déchets plastiques recyclés se transforment aujourd'hui en écoles vertes. Les enfants y apprennent le jardinage, la plantation d'arbres et toutes sortes de bonnes habitudes pour protéger la planète. L'un des objectifs du projet "Écoles vertes" est de donner aux élèves les moyens de devenir des ambassadeurs de l'écologie et d'inspirer également leur environnement.

Des enfants font la queue au Mozambique lors d'une distribution de nourriture au centre de relocalisation de Tica, à 80 kilomètres de la ville de Beira.

Les fortes averses, la tempête et les inondations causées par le cyclone tropical Eloise ont détruit une grande partie des terres agricoles, des infrastructures vitales et des milliers de maisons. Pour de nombreuses familles qui se remettent encore du cyclone Idai, qui a frappé le pays il y a moins de deux ans, le choc a été trop fort. Beaucoup ont tout perdu dans la tempête et sont arrivés au refuge de Tica avec pour seul bagage les vêtements qu'ils portaient.

Avant qu'Eloise ne fasse des ravages, le 23 janvier 2021, les équipes d'intervention d'urgence de l'UNICEF étaient déjà sur place avec des fournitures médicales et des kits d'hygiène. Nous avons également monté des tentes pour les familles déplacées. Comme le risque de diarrhée et de choléra est toujours élevé après les inondations, l'UNICEF et le gouvernement se sont concentrés sur la fourniture d'eau potable.

Dans le monde, 400 millions d'enfants vivent dans des zones fortement exposées aux cyclones tropicaux. Le réchauffement des températures océaniques et l'élévation du niveau des mers sont susceptibles d'augmenter la fréquence des cyclones violents.

Bien qu'il ne soit pas possible de prévenir les cyclones, des mesures de protection peuvent être prises pour réduire la vulnérabilité des enfants en investissant dans des systèmes d'alerte efficaces. Les enfants doivent également être préparés afin de savoir comment réagir lorsqu'un cyclone est annoncé. Les améliorations portées aux infrastructures des hôpitaux et des écoles, pour les rendre résistantes aux cyclones, vont également réduire les risques pour les enfants.

En 2020, des feux de forêt ont ravagé l'est de l'Ukraine, brûlant des milliers d'hectares de forêt.

Grâce au programme UPSHIFT de l'UNICEF, les jeunes de l'Ukraine orientale restaurent leurs forêts locales. Sofia Ionina, Alena Ivantsova et Daryna Pozdniakova, âgées de 16 ans, ont lancé le projet "Arbre de vie" afin de rendre leur ville verte et durable en plantant des graines et des arbres.

UPSHIFT est un programme de l'UNICEF qui aide les jeunes à développer des compétences dont bénéficient les communautés locales tout en créant des opportunités pour les jeunes eux-mêmes. Il permet à ceux-ci d'identifier les défis de leur communauté et de concevoir des solutions entrepreneuriales pour les relever.

La lutte contre la crise climatique et la pénurie d'eau exigera plus que des efforts individuels. Ce n'est que si les gouvernements, les entreprises et les dirigeants du monde entier adoptent des politiques climatiques ambitieuses et complètes et prennent des mesures urgentes dès maintenant que nous pourrons limiter l'impact de la crise climatique et garantir un avenir sûr et sain aux enfants du monde entier.

Le temps presse. L'UNICEF exhorte les gouvernements, les entreprises et les dirigeants du monde entier à prendre les mesures suivantes :

REDUIRE les émissions de gaz à effet de serre

Le monde se trouve dans un scénario de réchauffement climatique catastrophique. Loin d'une réduction générale des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, les estimations actuelles prévoient au contraire une augmentation de celles-ci. Les gouvernements doivent prendre des mesures décisives et urgentes pour réduire de toute urgence le phénomène et atteindre des émissions "nettes zéro" d'ici 2050.

AUGMENTER les investissements pour améliorer la résilience aux risques climatiques

Pour protéger les enfants et les communautés des pires impacts du changement climatique, les services essentiels tels que l'eau, l'assainissement, l'hygiène, la santé et l'éducation doivent être adaptés pour résister aux événements climatiques extrêmes et à la variabilité du climat. Les enfants doivent également acquérir une éducation climatique et des compétences écologiques pour se préparer aux effets du changement climatique.

Faire PARTICIPER les jeunes aux négociations sur le climat

Les enfants et les jeunes subiront les effets dévastateurs du changement climatique, alors qu'ils en sont les moins responsables. Ils ont le droit de faire entendre leur voix. Les gouvernements doivent formellement impliquer les jeunes dans toutes les négociations nationales, régionales et internationales sur le climat.