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Mise à jour : 17 avril 2025
Plus d’un million de personnes, dont 400.000 enfants, ont déjà fui l’est de la République démocratique du Congo depuis l’escalade du conflit en début d’année. Dans la province du Sud-Kivu, le système de santé est complètement saturé : les hôpitaux sont débordés, tandis que des pénuries de médicaments et d’équipements se font ressentir. Quinze centres de santé ont été presque totalement détruits et des épidémies de choléra, de rougeole et de variole frappent les populations, exacerbées par des conditions sanitaires déplorables.
Le conflit s’est intensifié fin janvier et a laissé une grande partie des habitant·es de la ville, dont un tiers a récemment été déplacé, sans accès à l'eau potable, à l'assainissement ou à l'électricité. Des centaines de milliers de personnes quittent actuellement les anciens sites de déplacement autour de Goma pour rejoindre des zones où les services d'approvisionnement en eau et d'assainissement sont limités.
Des campagnes de recrutement de masse, menées par les parties au conflit et ciblant les jeunes, accroissent considérablement le risque d'enlèvement et d'enrôlement des enfants. Sans compter que la RDC enregistre déjà l'un des plus grands nombres de cas vérifiés de recrutement d'enfants dans le cadre d'un conflit depuis le début du recensement mondial des données en 2005.
Quant au taux de violence sexuelle à l'encontre des enfants, il a atteint des niveaux scandaleusement élevés. De récents rapports montrent que les enfants représentent plus de 40% des 10.000 cas de violences sexuelles et de viols signalés pour les seuls mois de janvier et février. L'UNICEF estime qu'au cours de la phase la plus intense du conflit de cette année dans l'est de la RDC, un enfant a été violé toutes les demi-heures.
Un impact sur l’éducation
Dans ces régions, l'éducation a également été gravement affectée. Plus de 1.000 écoles dans le Sud-Kivu ont été fermées, empêchant ainsi plus de 300.000 enfants d’aller à l'école. Rien qu’à Bukavu, 19 écoles se sont transformées en refuges temporaires pour les familles déplacées. Ce qui met en évidence le besoin urgent de solutions alternatives pour soutenir l'éducation, mais aussi les besoins humanitaires.
L'UNICEF et ses partenaires travaillent dans le Sud-Kivu pour rouvrir les écoles, plaident pour le déminage et évaluent les infrastructures endommagées pour une réhabilitation rapide. Jean François Basse, représentant d’UNICEF RDC, a visité la région début mars 2025 et a témoigné de la situation désastreuse pour les enfants : « J'ai rencontré des enfants non accompagnés qui ont tout perdu. Leur détresse est immense. Chaque jour sans une aide humanitaire renforcée, leur souffrance s'aggrave. »
Aide humanitaire
En réponse à cette situation critique, l'UNICEF et ses partenaires intensifient l'aide vitale pour les enfants et les familles. 40% des enfants non accompagnés ont déjà été réunis avec leurs familles dans la province. De plus, nous avons mis en place quatre "points d'écoute", offrant un soutien psychosocial aux enfants et aux familles touchées.
En raison de la destruction des infrastructures à Goma, capitale du Nord-Kivu, et dans ses environs, l'approvisionnement en eau a été interrompu, affectant des centaines de milliers de personnes. Actuellement, nous fournissons quotidiennement de l'eau potable à près de 700.000 personnes, dont 364.000 enfants, grâce à une distribution d'urgence et à des stations de chloration installées le long de la côte. Dans le Sud-Kivu également, l'accès à l'eau potable et aux installations sanitaires s'améliore. Trois stations de traitement fournissent d’ailleurs 180.000 litres d'eau propre chaque jour.
La situation demeure cependant extrêmement critique : de nombreuses personnes continuent de consommer de l'eau non traitée provenant du lac Kivu, ce qui favorise la propagation du choléra. Les enfants vivant dans les zones de conflit courent en effet trois fois plus de risques de mourir de maladies liées à l'eau que de violences. En 2025, 377 cas de choléra ont déjà été signalés, dont 146 en février. Ce mois-là, l'UNICEF et ses partenaires ont également fourni des soins de santé mentale et un soutien psychosocial à plus de 1.900 enfants dans le pays. Par ailleurs, nous renforçons l'aide apportée aux centres de santé pour lutter contre les épidémies de mpox (variole du singe) et de choléra, notamment à travers des traitements médicaux, des soins nutritionnels et un accompagnement en santé mentale.
L'UNICEF appelle toutes les parties à donner la priorité à la protection civile et à permettre aux agences humanitaires de faire leur travail.
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