Le nombre alarmant de femmes et de nouveau-nés qui décèdent à la naissance s'explique en grande partie par le manque d'infrastructures sanitaires dans les régions reculées du pays. La distance entre la plupart des communautés et les établissements de santé disponibles reste importante. De ce fait, les femmes enceintes n'ont pas accès aux services de santé essentiels ou au soutien dont elles ont besoin pour accoucher sans risque.
En coopération avec le gouvernement de Sierra Leone et avec le soutien financier de l'UE, nous réhabilitons les hôpitaux existants et construisons de nouveaux centres de santé afin que les jeunes mères puissent recevoir les soins médicaux nécessaires.
Nous nous concentrons principalement sur la réparation et l'extension des services de maternité et de pédiatrie, des locaux pour les équipes de santé et des entrepôts médicaux, sur l'approvisionnement en eau courante de tous ces services, sur l'aménagement d'installations sanitaires et enfin sur l'installation de panneaux solaires.
Cela permettra d'assurer des soins de qualité aux mères et aux bébés, ainsi que de meilleures conditions au personnel de santé.
Bien sûr, les bâtiments et les équipements ne peuvent à eux seuls sauver des vies, le projet s'inscrit donc aussi dans un cadre plus large. Nous investissons, par exemple, dans la formation des travailleurs de la santé et dans la gestion des services de santé, et nous soutenons l'initiative du gouvernement visant à fournir des soins de santé gratuits.
Le centre de soins de Konsho illustre à merveille cette politique du renouveau sanitaire. Lors de sa création, en 2014, il ne disposait ni d’eau courante ni de véritables d’équipements médicaux dignes de ce nom.
Zainab Tity Sawaneh, une infirmière, se souvient : « Nous n’avions qu’une seule table d’accouchement. Si plusieurs accouchements avaient lieu en même temps, les autres femmes devaient donner naissance à leurs bébés sur des matelas ou des draps posés à même le sol. C’était inconfortable pour elles mais surtout dangereux à cause des risques d’infection. La nuit, il nous est arrivé plus d’une fois d’accoucher des femmes à la lumière de nos smartphones ! ».
Aujourd’hui, les infirmières, les patients et les proches qui les accompagnent ont accès à un vrai dispositif de soins de santé primaires. Le centre couvre actuellement une population de 3.000 personnes issues de 13 villages. Il possède désormais une maternité, une unité d’isolement, un local technique pour les groupes électrogènes, un incinérateur, un bloc sanitaire extérieur et de plus grands locaux pour le personnel. Et bien sûr toutes les fournitures (médicaments, vaccins et matériel) essentielles à son fonctionnement.
En moins de 6 ans, les taux de mortalité maternelle sont déjà passés de 1.300 à 1.000 pour 100.000 naissances. Notre objectif vise à faire passer ce taux sous les 70 décès pour 100.000 naissances d’ici 2030.
Haja Jingeteh tient son enfant dans la salle d’attente de la nouvelle maternité du centre de soins de Konsho. « Maintenant, je suis vraiment en confiance quand je viens ici », confie Haja.
« Je suis rassurée de savoir mon bébé en de bonnes mains lorsque je viens pour des visites de contrôle. Et puis je n’aurais plus peur d’accoucher. » dit-elle avec un sourire en regardant son ventre.