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Mise à jour : 22 décembre 2025
Depuis le cessez-le-feu, plus de 730.000 personnes ont été déplacées. Beaucoup doivent vivre dans des abris de fortune et dépendant de l’aide humanitaire. Cette situation est aggravée par le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, à l’hygiène et aux soins de santé ainsi que par la dégradation massive des terres agricoles, du bétail, des activités de pêche et des routes. Ces difficultés ont de lourdes conséquences sur la population mais également sur les services d’aide humanitaire.
Si le cessez-le-feu du 10 octobre a amélioré l’accès humanitaire à Gaza, permettant à l’UNICEF et à ses partenaires d’intensifier les services vitaux, un afflux massif de fournitures (notamment des articles pour l’hiver) reste urgent. Au cours des 12 prochains mois, environ 132.000 enfants et 55.500 femmes enceintes ou allaitantes auront besoin d’un traitement nutritionnel.
Priorités actuelles
- Préparer la population à affronter l'hiver : près de 900.000 enfants, dont 554.000 de moins de dix ans, recevront des vêtements chauds et des couvertures ;
- Éviter une nouvelle famine : prise en charge de 42.000 enfants souffrant de malnutrition et soutien nutritionnel pour 36.000 femmes enceintes et allaitantes ;
- Mettre en place des mesures d'hygiène (WASH) : un accès sûr et fiable à l'eau et à l'assainissement, ainsi que l'extension des toilettes d'urgence pour les ménages ;
- Rétablir de l'enseignement : activités d'apprentissage pour les 658.000 enfants scolarisé·es à Gaza, y compris des environnements d'apprentissage sûrs ;
- Assurer un soutien psychosocial : mise en place de soins psychosociaux et soutien en matière de santé mentale pour 500.000 enfants ;
- Assurer une protection sociale : afin que les ménages puissent subvenir à leurs besoins fondamentaux en termes de nourriture, de médicaments, d'hygiène et de transport.
L’UNICEF et ses partenaires alertent que les progrès qui ont été réalisés depuis le cessez-le-feu pourraient disparaitre rapidement si un soutien continu n’est pas assuré. Le retour de la famine dans la bande de Gaza ne peut être évité que par des approvisionnements et des financements suffisants.
Découvrez ici une vidéo adaptée aux plus jeunes, dans laquelle Jonathan Crickx, directeur de la communication pour UNICEF État de Palestine, décrit le quotidien des enfants de Gaza.
Selon la dernière analyse officielle du Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire (IPC) du 22 décembre 2025, grâce à l’amélioration de l’accès humanitaire et commercial, aucune région de la bande de Gaza n’est actuellement classée comme zone de famine depuis octobre 2025.
Néanmoins, près d’1,6 million de personnes, soit 77 % de la population, sont toujours confrontées à une grave insécurité alimentaire. Parmi elles, on compte plus de 100.000 enfants et 37.000 femmes enceintes et allaitantes. Selon les pronostics, elles devraient souffrir de malnutrition aiguë jusqu'en avril 2026.
Les zones du nord de Gaza, de la ville de Gaza, de Deir al-Balah et de Khan Younis sont actuellement classées en phase 4 de l'IPC (et donc en situation d'urgence). Bien que la ville de Gaza ait été rétrogradée par rapport à la classification précédente de famine, cette phase indique toujours de graves pénuries alimentaires, des niveaux élevés de malnutrition aiguë et un risque accru de mortalité.
Malgré que les marchés soient désormais mieux approvisionnés en aliments nutritifs, les enfants et leurs familles n'ont souvent pas les moyens de s’en procurer. Les aliments riches en nutriments, tels que les protéines, restent rares et peu abordables. Par conséquence, 79 % des ménages ne peuvent pas acheter de nourriture ni avoir accès à l'eau potable. Aucun·e enfant n'atteint actuellement le niveau minimum de diversité alimentaire, et deux tiers d'entre eux·elles souffrent de malnutrition grave, ne consommant qu'un ou deux groupes d'aliments.
Depuis le cessez-le-feu, l'approvisionnement en denrées alimentaires, en aliments pour animaux, en produits de première nécessité et en importations commerciales dans la bande de Gaza s'est amélioré. Cette avancée permet à certains ménages d'avoir un meilleur accès à la nourriture. Cependant, la plupart des familles sont toujours confrontées à de graves pénuries. Sans une aide alimentaire, agricole et sanitaire continue et massive, ainsi qu'une amélioration de l'approvisionnement via le marché, des centaines de milliers de personnes pourraient rapidement se retrouver en situation de famine, avertissent la FAO, l'UNICEF, le Programme alimentaire mondial et l'OMS.
L’UNICEF, l’UNRWA, l’OMS et leurs partenaires ont notamment uni leurs efforts avec le ministère de la Santé pour lancer une campagne de rattrapage en matière de vaccination, de nutrition et de soins de santé. Cette initiative vise 44.000 enfants de moins de trois ans qui, en raison des deux années de conflit, n’ont pas pu recevoir leurs vaccins de routine contre des maladies graves telles que la polio, la rougeole et la pneumonie.
Avant la guerre, Gaza affichait un taux de vaccination de 98%, avec 54 centres actifs. Aujourd’hui, la couverture est tombée à moins de 70% et 31 de ces centres ont été détruits ou endommagés.
Le succès de cette campagne dépendra d’un cessez-le-feu durable et d’un accès sécurisé pour les travailleur·euses humanitaires et les familles. Cette action d’urgence constitue une première étape pour rétablir les vaccinations dans la bande de Gaza et reconstruire un système de santé gravement endommagé. Le soutien de nos donateur·rices est donc indispensable.
Lutte contre la polio
Un second cycle de la campagne de vaccination contre la polio s’est tenu entre le 22 et le 26 février 2025 dans la bande de Gaza. En tout, 556.774 enfants de moins de 10 ans ont reçu une deuxième dose de vaccin antipoliomyélitique.
Les dernières données confirment qu’environ 94% de la population cible, de 591.714 enfants de moins de 10 ans, ont reçu une deuxième dose de nVPO2. Un véritable succès compte tenu des circonstances extrêmement difficiles dans lesquelles la campagne s’est déroulée. En effet, les conditions météorologiques ont compliqué le déplacement des bénéficiaires et des équipes de vaccination, les familles continuent d'être déplacées, la population de certaines régions reste très dispersée et la destruction de nombreuses routes nuit à l'accessibilité de certaines zones. On estime que dans des zones inaccessibles comme Jabalia, Beit Lahiya et Beit Hanoun, entre 7.000 et 10.000 enfants ne sont toujours pas vaccinés. Une situation qui accroît également le risque de propagation du virus dans la bande de Gaza ainsi que dans les pays voisins.
La fin de ce second cycle clôture la campagne de vaccination, lancée en septembre 2024. Pour rappel, la troisième phase – qui avait eu lieu dans le nord de Gaza – avait dû être reportée en raison de bombardements et de déplacements massifs. Les deux première avaient par contre pu se dérouler comme prévu.
De nombreuses familles, qui avaient fui vers le sud, commencent désormais à retourner vers le nord de la bande de Gaza. Ce mouvement de population exerce une pression supplémentaire sur les services d’urgence déjà fragilisés dans le nord, tandis que le sud reste confronté à une forte surpopulation dans les centres d’accueil. Les restrictions de déplacement et les postes de contrôle compliquent encore davantage les retours ou les déplacements vers des zones plus sûres.
Même si les combats à grande échelle cessent, la situation sécuritaire demeure instable. En l’absence d’administration et de maintien de l’ordre, les risques de pillages, de tensions communautaires et de conflits liés à la distribution de l’aide humanitaire restent élevés, notamment dans les premières semaines suivant un cessez-le-feu. Les femmes, les filles et les personnes en situation de handicap sont particulièrement exposées à la violence, y compris à la violence sexuelle et sexiste, dans des zones densément peuplées et insuffisamment équipées.
Nous formons les professionnel·les de santé à l'utilisation d'équipements vitaux et veillons à ce que les vaccinations essentielles, notamment celles contre la polio, le tétanos et l'hépatite B, puissent se poursuivre. L’UNICEF a renforcé les infrastructures d’eau et d’assainissement (WASH), notamment par de nouvelles connexions et la maintenance des usines de dessalement, et a créé des espaces sûrs pour les filles déplacées. En octobre, 1,2 million de personnes ont bénéficié de services d’hygiène et d’assainissement.
De janvier à juillet 2025, nous avons donné accès à l'eau potable à 1,5 million de personnes, 13.800 enfants ont été traités contre la malnutrition, 3.600 enfants ont bénéficié de services de dépistage et 127.000 enfants ont eu accès à l'éducation.
Documentaire : Une menace silencieuse sur Gaza
Des travailleur·euses humanitaires ont risqué leur vie pour vacciner 600.000 enfants contre la polio au milieu des bombardements. Ce documentaire raconte l'histoire poignante de celles et ceux qui refusent d'abandonner, même lorsque le monde s'écroule.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?
Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »