Secure payment
Mise à jour : 14 octobre 2025
L'UNICEF étend ses programmes d'aide d'urgence dans le cadre d'un plan visant à soutenir les enfants et les familles de la bande de Gaza en leur fournissant des biens humanitaires et en rétablissant rapidement les services essentiels. Les priorités : éviter une nouvelle famine et apporter une aide adaptée pour affronter l'hiver. Les enfants de moins de dix ans, soit près de 554.000, recevront donc des vêtements chauds et des couvertures.
Ledit plan vise :
- Une aide alimentaire vitale : un traitement pour 42.000 enfants souffrant de malnutrition et un soutien nutritionnel pour 36.000 femmes enceintes et allaitantes ;
- Des mesures d'hygiène (WASH) : un accès sûr et fiable à l'eau et à l'assainissement, ainsi que l'extension des toilettes d'urgence pour les ménages ;
- Un rétablissement de l'éducation : des activités d'enseignement et d'apprentissage pour les 658.000 enfants scolarisés à Gaza, y compris des environnements d'apprentissage sûrs ;
- Un soutien psychosocial : la mise en place de soins psychosociaux et un soutien en matière de santé mentale pour 500.000 enfants ;
- Une protection sociale : afin que les ménages puissent subvenir à leurs besoins fondamentaux en termes de nourriture, de médicaments, d'hygiène et de transport.
De nombreuses familles, qui avaient fui vers le sud, commencent désormais à retourner vers le nord de la bande de Gaza. Ce mouvement de population exerce une pression supplémentaire sur les services d’urgence déjà fragilisés dans le nord, tandis que le sud reste confronté à une forte surpopulation dans les centres d’accueil. Les restrictions de déplacement et les postes de contrôle compliquent encore davantage les retours ou les déplacements vers des zones plus sûres.
Même si les combats à grande échelle cessent, la situation sécuritaire demeure instable. En l’absence d’administration et de maintien de l’ordre, les risques de pillages, de tensions communautaires et de conflits liés à la distribution de l’aide humanitaire restent élevés, notamment dans les premières semaines suivant un cessez-le-feu. Les femmes, les filles et les personnes en situation de handicap sont particulièrement exposées à la violence, y compris à la violence sexuelle et sexiste, dans des zones densément peuplées et insuffisamment équipées.
L'UNICEF a plus de 1.300 camions d’aide, chargés de tentes, de vêtements d'hiver et de fournitures essentielles, prêts à entrer à Gaza. En date du 12 octobre, 41 de ces camions sont déjà entrés sur le territoire. Il s'agit d'une avancée cruciale, bien que des pénuries persistent. En date du 8 octobre 2025, près de 64.000 enfants ont été tué·es ou mutilé·es, dont au moins 1.000 bébés. Beaucoup d’autres sont probablement décédé·es de maladies évitables ou enseveli·es sous les décombres.
Plus d'un demi-million de personnes souffrent actuellement de famine à Gaza. Ce sont les chiffres qui ressortent d'une nouvelle analyse de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification), publiée le 22 août 2025. Selon cette étude, les trois critères définissant la famine sont bel et bien atteints, à savoir : une pénurie alimentaire extrême, une malnutrition aiguë et un nombre important de décès liés à la faim. La famine devrait s'étendre aux régions de Deir al-Balah et de Khan Younis dans les semaines à venir.
L'offensive militaire dans la ville de Gaza met en danger 450.000 enfants supplémentaires, déjà traumatisé·es par près de deux ans de crise. L'utilisation d'armes explosives dans des zones densément peuplées cause des dégâts dévastateurs. De plus en plus de personnes, dont des enfants, sont tué·es ou blessé·es, et les maisons, écoles et hôpitaux sont détruits. Au cours des deux derniers mois, plus de 10.000 enfants (soit 1 sur 5) étaient concerné·es par la malnutrition aiguë, parmi lesquel·les 2.400 reçoivent actuellement des soins médicaux. Si ces enfants sont privé·es de traitement, ils et elles risquent de mourir de faim.
Des organisations internationales telles que l'UNICEF, l'OMS, la FAO (Food and Agriculture Organization) et le PAM (Programme alimentaire mondial) tirent la sonnette d'alarme et appellent à une réponse humanitaire immédiate et à grande échelle. En juillet et en août, nous avons été en mesure d'acheminer 340 camions de fournitures essentielles, dont des vaccins désormais disponibles dans toute la bande de Gaza. Pour la même période, plus de 20.000 ont été admis·es pour malnutrition aiguë.
Face à cette crise aggravée par une offensive militaire et des déplacements massifs, l'UNICEF a lancé un plan de réponse multisectoriel sur toute la bande de Gaza pour intensifier rapidement les soins nutritionnels, restaurer les services essentiels et adapter la distribution malgré les contraintes extrêmes.
Près de 98% des terres agricoles de Gaza sont endommagées ou inaccessibles. L'agriculture est donc presque entièrement paralysée et la production alimentaire locale est pratiquement inexistante. Dans ce contexte, 90% des personnes ont dû fuir leur domicile à plusieurs reprises.
L’eau potable se raréfie dangereusement. Contraints de boire de l’eau contaminée, de nombreux enfants développent des maladies graves. Plus de 40% des cas médicaux recensés sont liés à la consommation d’eau insalubre, dont des diarrhées sévères et des méningites. 65% des puits d'eau souterraine sont d'ailleurs inaccessibles ou ne fonctionnent pas.
Parallèlement, 61% des structures de santé sont hors service. Dans ce contexte, l'UNICEF a ouvert de nouveaux points médicaux, renforcé ses équipes mobiles et soutenu les unités néonatales avec du matériel vital.
Un second cycle de la campagne de vaccination contre la polio s’est tenu entre le 22 et le 26 février 2025 dans la bande de Gaza. En tout, 556.774 enfants de moins de 10 ans ont reçu une deuxième dose de vaccin antipoliomyélitique.
Les dernières données confirment qu’environ 94% de la population cible, de 591.714 enfants de moins de 10 ans, ont reçu une deuxième dose de nVPO2. Un véritable succès compte tenu des circonstances extrêmement difficiles dans lesquelles la campagne s’est déroulée. En effet, les conditions météorologiques ont compliqué le déplacement des bénéficiaires et des équipes de vaccination, les familles continuent d'être déplacées, la population de certaines régions reste très dispersée et la destruction de nombreuses routes nuit à l'accessibilité de certaines zones. On estime que dans des zones inaccessibles comme Jabalia, Beit Lahiya et Beit Hanoun, entre 7.000 et 10.000 enfants ne sont toujours pas vaccinés. Une situation qui accroît également le risque de propagation du virus dans la bande de Gaza ainsi que dans les pays voisins.
La fin de ce second cycle clôture la campagne de vaccination, lancée en septembre 2024. Pour rappel, la troisième phase – qui avait eu lieu dans le nord de Gaza – avait dû être reportée en raison de bombardements et de déplacements massifs. Les deux première avaient par contre pu se dérouler comme prévu.
Depuis la reprise des bombardements et des opérations, l'UNICEF reste active à Gaza. Nous formons les professionnel·les de santé à l'utilisation d'équipements vitaux et veillons à ce que les vaccinations essentielles, notamment celles contre la polio, le tétanos et l'hépatite B, puissent se poursuivre. Nos programmes dans les domaines de l'éducation, de la protection de l'enfance et de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène (WASH) restent aussi opérationnels que possible, malgré l'ampleur des besoins.
De janvier à juillet 2025, nous avons donné accès à l'eau potable à 1,5 million de personnes, 13.800 enfants ont été traités contre la malnutrition, 3.600 enfants ont bénéficié de services de dépistage et 127.000 enfants ont eu accès à l'éducation.
Documentaire : Gaza’s Silent Threat
Des travailleur·euses humanitaires ont risqué leur vie pour vacciner 600.000 enfants contre la polio au milieu des bombardements. Ce documentaire raconte l'histoire poignante de celles et ceux qui refusent d'abandonner, même lorsque le monde s'écroule.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?
Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »