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Mise à jour : 02 décembre 2025
Si le cessez-le-feu du 10 octobre a amélioré l’accès humanitaire à Gaza, permettant à l’UNICEF et à ses partenaires d’intensifier les services vitaux, un afflux massif de fournitures (notamment des articles pour l’hiver) reste urgent. Au cours des 12 prochains mois, environ 132.000 enfants et 55.500 femmes enceintes ou allaitantes auront besoin d’un traitement nutritionnel.
Entre le 12 et le 18 octobre, 2.145 palettes ont été livrées, contre environ 1.100 par semaine avant l'annonce du cessez-le-feu. Au total : 520.000 pots de nourriture pour bébés, 3 millions de couches et plus de 600.000 kits d'hygiène. Nous avons également pris en charge près de 600 nouveaux-né·es dans neuf unités de soins intensifs néonatals soutenues par l'UNICEF.
Priorités actuelles
- Préparer la population à affronter l'hiver : près de 900.000 enfants, dont 554.000 de moins de dix ans, recevront des vêtements chauds et des couvertures ;
- Éviter une nouvelle famine : prise en charge de 42.000 enfants souffrant de malnutrition et soutien nutritionnel pour 36.000 femmes enceintes et allaitantes ;
- Mettre en place des mesures d'hygiène (WASH) : un accès sûr et fiable à l'eau et à l'assainissement, ainsi que l'extension des toilettes d'urgence pour les ménages ;
- Rétablir de l'enseignement : activités d'apprentissage pour les 658.000 enfants scolarisé·es à Gaza, y compris des environnements d'apprentissage sûrs ;
- Assurer un soutien psychosocial : mise en place de soins psychosociaux et soutien en matière de santé mentale pour 500.000 enfants ;
- Assurer une protection sociale : afin que les ménages puissent subvenir à leurs besoins fondamentaux en termes de nourriture, de médicaments, d'hygiène et de transport.
Découvrez ici une vidéo adaptée aux plus jeunes, dans laquelle Jonathan Crickx, directeur de la communication pour UNICEF État de Palestine, décrit le quotidien des enfants de Gaza.
Plus d'un demi-million de personnes souffrent de famine à Gaza. Ce sont les chiffres qui ressortaient d'une analyse de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification), publiée le 22 août 2025. Selon cette étude, les trois critères définissant la famine sont bel et bien atteints, à savoir : une pénurie alimentaire extrême, une malnutrition aiguë et un nombre important de décès liés à la faim. En octobre, près de 9.300 enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition aiguë, un chiffre en baisse par rapport aux mois précédents mais toujours cinq fois supérieur à celui enregistré en février 2025, lors du précédent cessez-le-feu. Malgré l’amélioration de l’accès à la nourriture, la majorité des familles ne disposent pas d’aliments essentiels.
Des organisations internationales telles que l'UNICEF, l'OMS, la FAO (Food and Agriculture Organization) et le PAM (Programme alimentaire mondial) tirent la sonnette d'alarme et appellent à une réponse humanitaire immédiate et à grande échelle. En juillet et en août, nous avons été en mesure d'acheminer 340 camions de fournitures essentielles, dont des vaccins désormais disponibles dans toute la bande de Gaza. Pour la même période, plus de 20.000 ont été admis·es pour malnutrition aiguë. L’UNICEF a intensifié sa réponse nutritionnelle, en multipliant les points de traitement de la malnutrition aiguë et en acheminant des fournitures vitales : tentes, bâches, couvertures, matelas et vêtements d’hiver.
À noter que près de 98% des terres agricoles de Gaza sont endommagées ou inaccessibles. L'agriculture est donc presque entièrement paralysée et la production alimentaire locale est pratiquement inexistante. Dans ce contexte, 90% des personnes ont dû fuir leur domicile à plusieurs reprises. Quant à l’eau potable, elle se raréfie dangereusement. Contraints de boire de l’eau contaminée, de nombreux enfants développent des maladies graves. Plus de 40% des cas médicaux recensés sont liés à la consommation d’eau insalubre, dont des diarrhées sévères et des méningites. 65% des puits d'eau souterraine sont d'ailleurs inaccessibles ou ne fonctionnent pas.
L’UNICEF, l’UNRWA, l’OMS et leurs partenaires ont notamment uni leurs efforts avec le ministère de la Santé pour lancer une campagne de rattrapage en matière de vaccination, de nutrition et de soins de santé. Cette initiative vise 44.000 enfants de moins de trois ans qui, en raison des deux années de conflit, n’ont pas pu recevoir leurs vaccins de routine contre des maladies graves telles que la polio, la rougeole et la pneumonie.
Avant la guerre, Gaza affichait un taux de vaccination de 98%, avec 54 centres actifs. Aujourd’hui, la couverture est tombée à moins de 70% et 31 de ces centres ont été détruits ou endommagés.
Le succès de cette campagne dépendra d’un cessez-le-feu durable et d’un accès sécurisé pour les travailleur·euses humanitaires et les familles. Cette action d’urgence constitue une première étape pour rétablir les vaccinations dans la bande de Gaza et reconstruire un système de santé gravement endommagé. Le soutien de nos donateur·rices est donc indispensable.
Lutte contre la polio
Un second cycle de la campagne de vaccination contre la polio s’est tenu entre le 22 et le 26 février 2025 dans la bande de Gaza. En tout, 556.774 enfants de moins de 10 ans ont reçu une deuxième dose de vaccin antipoliomyélitique.
Les dernières données confirment qu’environ 94% de la population cible, de 591.714 enfants de moins de 10 ans, ont reçu une deuxième dose de nVPO2. Un véritable succès compte tenu des circonstances extrêmement difficiles dans lesquelles la campagne s’est déroulée. En effet, les conditions météorologiques ont compliqué le déplacement des bénéficiaires et des équipes de vaccination, les familles continuent d'être déplacées, la population de certaines régions reste très dispersée et la destruction de nombreuses routes nuit à l'accessibilité de certaines zones. On estime que dans des zones inaccessibles comme Jabalia, Beit Lahiya et Beit Hanoun, entre 7.000 et 10.000 enfants ne sont toujours pas vaccinés. Une situation qui accroît également le risque de propagation du virus dans la bande de Gaza ainsi que dans les pays voisins.
La fin de ce second cycle clôture la campagne de vaccination, lancée en septembre 2024. Pour rappel, la troisième phase – qui avait eu lieu dans le nord de Gaza – avait dû être reportée en raison de bombardements et de déplacements massifs. Les deux première avaient par contre pu se dérouler comme prévu.
De nombreuses familles, qui avaient fui vers le sud, commencent désormais à retourner vers le nord de la bande de Gaza. Ce mouvement de population exerce une pression supplémentaire sur les services d’urgence déjà fragilisés dans le nord, tandis que le sud reste confronté à une forte surpopulation dans les centres d’accueil. Les restrictions de déplacement et les postes de contrôle compliquent encore davantage les retours ou les déplacements vers des zones plus sûres.
Même si les combats à grande échelle cessent, la situation sécuritaire demeure instable. En l’absence d’administration et de maintien de l’ordre, les risques de pillages, de tensions communautaires et de conflits liés à la distribution de l’aide humanitaire restent élevés, notamment dans les premières semaines suivant un cessez-le-feu. Les femmes, les filles et les personnes en situation de handicap sont particulièrement exposées à la violence, y compris à la violence sexuelle et sexiste, dans des zones densément peuplées et insuffisamment équipées.
Nous formons les professionnel·les de santé à l'utilisation d'équipements vitaux et veillons à ce que les vaccinations essentielles, notamment celles contre la polio, le tétanos et l'hépatite B, puissent se poursuivre. L’UNICEF a renforcé les infrastructures d’eau et d’assainissement (WASH), notamment par de nouvelles connexions et la maintenance des usines de dessalement, et a créé des espaces sûrs pour les filles déplacées. En octobre, 1,2 million de personnes ont bénéficié de services d’hygiène et d’assainissement.
De janvier à juillet 2025, nous avons donné accès à l'eau potable à 1,5 million de personnes, 13.800 enfants ont été traités contre la malnutrition, 3.600 enfants ont bénéficié de services de dépistage et 127.000 enfants ont eu accès à l'éducation.
Documentaire : Une menace silencieuse sur Gaza
Des travailleur·euses humanitaires ont risqué leur vie pour vacciner 600.000 enfants contre la polio au milieu des bombardements. Ce documentaire raconte l'histoire poignante de celles et ceux qui refusent d'abandonner, même lorsque le monde s'écroule.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?
Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »