L'éruption du Mont Nyiragongo, survenue le 22 mai 2021, a semé la panique dans la ville de Goma. Dans la confusion, 150 enfants ont été séparés de leurs familles et plus de 170 enfants auraient été portés disparus au moment où les habitants fuyaient la ville.
Plus de 5 000 personnes ont traversé la frontière rwandaise depuis Goma hier, et au moins 25 000 personnes ont été déplacées à Sake, à 25 km au nord-ouest de Goma. Cependant, la plupart des gens rentrent lentement chez eux depuis que la lave a cessé de couler.
L’UNICEF s'inquiète également de ces retours car des centaines de personnes risquent de retrouver leurs maisons endommagées et d’être confrontées à des pénuries d'eau et d'électricité.
Les déplacements vers et depuis Sake, une zone où des épidémies de choléra se produisent régulièrement, pourraient aussi favoriser la propagation de la maladie dans les zones où les populations se réinstallent.
Au moins 32 personnes sont décédées à la suite de l'éruption volcanique. 3 d'entre elles sont des enfants. 40 personnes sont également portées disparues. La route entre Rutshuru et Beni a été coupée par les coulées de lave. Cette coupure d’un axe essentiel dans la région pourrait compliquer l'aide humanitaire et également faire augmenter les prix des denrées alimentaires.
L'activité sismique, qui devrait se poursuivre pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines affaiblit la structure des maisons.
10 districts ont dû été évacués, entraînant le déplacement de 400.000 personnes, dont 282.000 enfants. Ces personnes ont besoin d’une aide directe et de protection.
Actuellement, l’UNICEF a identifié près de 1.000 enfants qui ont été séparés de leurs parents durant le chaos causé par la catastrophe. Nous avons contribué à la réunification de 700 enfants avec leurs familles. 142 autres enfants ont été placés dans des foyers d'accueil temporaires, et 78 enfants sont hébergés dans des centres de transit où ils bénéficient d’un soutien psychosocial.
Enfin 170 familles sont toujours à la recherche de leurs enfants. La confusion provoquée par de nouvelles évacuations pourrait séparer davantage de familles encore de leurs enfants.
Nous avons déployé une équipe dans les zones affectées de Sake, Buhene, Kibati et Kibumba afin de répondre aux besoins immédiats. :
- Nous installons des points d'eau potable chlorée à Sake et dans les environs pour éviter la propagation du choléra. Du chlore est également ajouté à plusieurs réseaux d'approvisionnement en eau de la région ;
- Nous surveillons très étroitement la situation épidémiologique du choléra étant donné que des milliers d'habitants reviennent à Goma ;
- Nous collaborons avec les autorités locales et avons aménagé deux centres de transit pour les enfants non accompagnés qui ont été séparés de leurs parents ;
- Nous travaillons également avec nos partenaires pour d’orienter les personnes victimes de violences et d'abus sexuels vers une assistance médicale et psychosociale appropriée.
La dernière éruption du Nyiragongo, en 2002, a laissé plus de 100 000 personnes sans abri. Il est considéré comme l'un des volcans les plus actifs et les plus dangereux du monde