Neuf années de guerre civile ont posé un fardeau bien pesant sur les épaules des enfants yéménites. Les nombreux dommages causés aux infrastructures de base les privent d'eau potable et les ont placés dans une situation de grande insécurité alimentaire. Le système socio-économique du pays est au bord de l'effondrement. 18,2 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, dont 9,8 millions d'enfants, ont besoin d'une aide humanitaire vitale.
Le conflit prolongé, les déplacements de population et la déliquescence des systèmes de santé font payer un lourd tribut à la population du Yémen. Près de 900 personnes résident dans le camp de personnes déplacées d'Al Sha'ab, où règnent la malnutrition, des infections respiratoires aiguës, le paludisme, la dengue, des maladies diarrhéiques et de peau. Pour les familles qui luttent contre la pauvreté, le manque d'accès aux services de santé et de nutrition fait souvent la différence entre la vie et la mort. Selon les données de l'UNICEF pour 2023, 17,8 millions de personnes dans le pays ont besoin de soins de santé.
Un enfant meurt toutes les 13 minutes au Yémen.
Actuellement, 10 à 17% des enfants sont atteints de malnutrition sévère. Parmi eux, un demi-million souffrent de malnutrition aiguë sévère (émaciation sévère). Cette situation multiplie par neuf le risque de décès par rapport aux enfants en bonne santé. En outre, 1,8 million d'enfants souffrent de malnutrition modérée, multipliant par quatre le risque de décès par rapport aux enfants en bonne santé. La malnutrition chronique touche principalement les enfants âgés de 0 à 2 ans et a des conséquences irréversibles, comme des retards de croissance par rapport à leur âge.
2,7 millions d'enfants souffrent de malnutrition aiguë et près de 49% d'entre eux de malnutrition chronique. La malnutrition expose les enfants à un risque accru de maladies infectieuses. Pour enrayer ce phénomène, des équipes mobiles réalisent des vaccinations contre la polio, la rougeole et d'autres maladies dangereuses afin de réduire la mortalité infantile. L'UNICEF se rend dans les camps de déplacés pour apporter une aide vitale aux familles qui n'ont pas accès aux services de santé et de nutrition. Ces efforts vont au-delà des camps : 22.000 volontaires se rendent en effet dans les foyers pour dépister et traiter les enfants souffrant de malnutrition aiguë, fournir une assistance médicale et administrer des vaccins.
4,5 millions d'enfants sont actuellement privés d'éducation au Yémen. Certains enfants font déjà partie de la deuxième ou de la troisième génération qui n'en reçoit pas. En outre, plus de 2.426 écoles ont été endommagées, détruites, saisies ou détournées de leur fonction première. La crise a des effets très négatifs sur la scolarité de nombreux enfants mais également sur la qualité de l'éducation qui leur est proposée. Un rapport récent de l'UNICEF au Yémen montre que 80 % des enfants en deuxième ou troisième année n'atteignent pas le niveau de compétence linguistique requis. Et 70 % d'entre eux ne possèdent pas les compétences de base requises en calcul.
Début 2022, l'UNICEF et ses partenaires ont augmenté leur soutien aux services sociaux et aux communautés. L'objectif principal est de tirer parti des progrès réalisés, de leur assurer la durabilité voulue et de développer des services sociaux essentiels tels que l'éducation, la santé, la nutrition, l'eau et l'assainissement, ainsi que la protection sociale.