Mise à jour : 21 août 2024
Neuf années de guerre civile ont posé un fardeau bien pesant sur les épaules des enfants yéménites. Les nombreux dommages causés aux infrastructures de base les privent d'eau potable et les ont placés dans une situation de grande insécurité alimentaire. Le système socio-économique du pays est au bord de l'effondrement. 18,2 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, dont 9,8 millions d'enfants, ont besoin d'une aide humanitaire vitale.
Le conflit prolongé, les déplacements de population et la déliquescence des systèmes de santé font payer un lourd tribut à la population du Yémen. Près de 900 personnes résident dans le camp de personnes déplacées d'Al Sha'ab, où règnent la malnutrition, des infections respiratoires aiguës, le paludisme, la dengue, des maladies diarrhéiques et de peau. Pour les familles qui luttent contre la pauvreté, le manque d'accès aux services de santé et de nutrition fait souvent la différence entre la vie et la mort. Selon les données de l'UNICEF pour 2023, 17,8 millions de personnes dans le pays ont besoin de soins de santé.
Un enfant meurt toutes les 13 minutes au Yémen.
Selon la dernière analyse de l'IPC (Integrated Food Security Phase Classification), le nombre d'enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë dans les zones contrôlées par le gouvernement du Yémen a augmenté de 34% par rapport à l'année passée. En cause ? Des conditions extrêmement critiques ayant été signalées dans les zones de la côte ouest, affectant près de 600.000 d'enfants. Parmi eux, 120.000 souffrent de malnutrition sévère. Cette hausse est due à des épidémies de choléra et de rougeole, à une forte insécurité alimentaire, à un accès limité à l'eau potable et à un déclin économique. Rien que pour 2024, on recense environ 223.000 femmes enceintes souffrant de malnutrition aiguë.
4,5 millions d'enfants sont actuellement privés d'éducation au Yémen. Certains enfants font déjà partie de la deuxième ou de la troisième génération qui n'en reçoit pas. En outre, plus de 2.426 écoles ont été endommagées, détruites, saisies ou détournées de leur fonction première. La crise a des effets très négatifs sur la scolarité de nombreux enfants mais également sur la qualité de l'éducation qui leur est proposée. Un rapport récent de l'UNICEF au Yémen montre que 80 % des enfants en deuxième ou troisième année n'atteignent pas le niveau de compétence linguistique requis. Et 70 % d'entre eux ne possèdent pas les compétences de base requises en calcul.
Début 2022, l'UNICEF et ses partenaires ont augmenté leur soutien aux services sociaux et aux communautés. L'objectif principal est de tirer parti des progrès réalisés, de leur assurer la durabilité voulue et de développer des services sociaux essentiels tels que l'éducation, la santé, la nutrition, l'eau et l'assainissement, ainsi que la protection sociale.
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