Mise à jour : 23 avril 2025
La situation actuelle en Haïti, qui connaissait déjà une grande crise politique et sécuritaire, inquiète particulièrement. Le pays est confronté à une situation alarmante : l’extension des groupes armés, l’accroissement de la violence et de l’insécurité, les nombreuses destructions, le blocage des routes et l’effondrement du système de santé mettent quotidiennement en danger de nombreuses vies. Dans ce contexte, au moins un million d’enfants sont confrontés à des niveaux d’insécurité alimentaire d’urgence dans le pays.
Avec l'augmentation de cette insécurité alimentaire, le pays est également confronté à une urgence de santé publique croissante et à des conditions proches de la famine. Globalement, l'UNICEF estime que 2,85 millions d'enfants (soit un quart de la population totale d'enfants en Haïti) sont confrontés à des niveaux élevés et constants d'insécurité alimentaire dans tout le pays, sur la base de la dernière mise à jour de la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) publiée fin avril.
Les services de santé du pays sont soumis à une pression énorme : moins de 50% des établissements de santé de Port-au-Prince sont pleinement opérationnels et deux des trois principaux hôpitaux publics sont hors service, ce qui accroît le risque de diverses formes de malnutrition et de maladies évitables.
La violence des gangs en Haïti s'est considérablement aggravée ces dernières années. Une intensification qui a eu de graves conséquences sur la sécurité et le bien-être des enfants. Entre 2023 et 2024, le nombre d'enfants enrôlés dans des groupes armés a augmenté de 70%.
Les enfants qui grandissent dans un tel environnement subissent des conséquences dévastatrices, qui les marqueront toute leur vie. Au-delà de l’enrôlement au sein des groupes armés, bon nombre de ces enfants subissent des violences sexuelles. Et pour ceux qui tentent d'y échapper, le risque d'être tués ou blessés est encore plus important. La violence des gangs ne menace pas seulement la sécurité physique des enfants, elle leur cause aussi de profonds dommages psychologiques.
Alors que les besoins s'intensifient, la réponse est de plus en plus limitée par les déficits de financement. Le programme de nutrition de l'UNICEF pour ces enfants est actuellement confronté à un déficit de financement critique de 70%, ce qui limite considérablement nos capacités.
Entre janvier et avril 2025, l'UNICEF et ses partenaires ont traité plus de 4.600 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, ce qui ne représente que 3,6% des 129.000 enfants qui, selon les prévisions, auront besoin d'un traitement vital cette année. Selon Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF : « La population en Haïti a besoin de toute urgence de sécurité, afin de pouvoir accéder aux services vitaux dont elle dépend et pour que les travailleurs humanitaires puissent atteindre les enfants et les familles qui en ont désespérément besoin. »
En collaboration avec le gouvernement et ses partenaires, l’UNICEF aide cependant à maintenir les systèmes et services nationaux et régionaux, mais aussi les services de proximité dont dépendent les enfants et les familles dans les zones les plus instables.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?
Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »
- Une accélération des efforts de la part de la communauté internationale pour protéger les civils, rétablir la loi et assurer la circulation des travailleurs humanitaires et des fournitures vitales.
- Une augmentation des financements pour répondre aux besoins des personnes en situation de vulnérabilité, en veillant à ce que l’aide parvienne aux populations touchées le plus rapidement possible.
- La protection des écoles, des hôpitaux et des autres infrastructures essentielles dont dépendent les enfants, ainsi qu’à la sauvegarde des espaces humanitaires.