Mise à jour : 15 octobre 2025
La situation actuelle en Haïti, qui connaissait déjà une grande crise politique et sécuritaire, inquiète particulièrement. Le pays est confronté à une situation alarmante : l’extension des groupes armés, l’accroissement de la violence et de l’insécurité, les nombreuses destructions, le blocage des routes et l’effondrement du système de santé mettent quotidiennement en danger de nombreuses vies.
Plus de 3,3 millions d'enfants en Haïti ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence. Trois enfants sur quatre dépendent donc désormais de cette aide. La violence armée a déplacé plus de 680.000 enfants et fermé plus de 1.600 écoles. Le recrutement d’enfants par des groupes armés a augmenté de 70% en un an. La malnutrition est alarmante : plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans vivent dans des zones d’insécurité alimentaire aiguë.
Quant aux services de santé, ils sont soumis à une pression énorme : moins de 50% des établissements de santé de Port-au-Prince sont pleinement opérationnels et deux des trois principaux hôpitaux publics sont hors service, ce qui accroît le risque de diverses formes de malnutrition et de maladies évitables.
La violence des gangs en Haïti s'est considérablement aggravée ces dernières années. Une intensification qui a eu de graves conséquences sur la sécurité et le bien-être des enfants. Entre 2023 et 2024, le nombre d'enfants enrôlés dans des groupes armés a augmenté de 70%.
Les enfants qui grandissent dans un tel environnement subissent des conséquences dévastatrices, qui les marqueront toute leur vie. Au-delà de l’enrôlement au sein des groupes armés, bon nombre de ces enfants subissent des violences sexuelles. Et pour ceux qui tentent d'y échapper, le risque d'être tués ou blessés est encore plus important. La violence des gangs ne menace pas seulement la sécurité physique des enfants, elle leur cause aussi de profonds dommages psychologiques.
Le nombre d'enfants contraint·es de fuir les violences en Haïti a presque doublé au cours de l'année dernière. Selon un récent rapport de l'UNICEF, plus de 1,3 million de personnes sont actuellement déplacées dans le pays, dont 680.000 enfants : une ampleur sans précédent. Au cours du premier semestre de 2025, on recensait 246 centres d'accueil dans le pays. Bon nombre d'enfants ont déjà dû fuir à plusieurs reprises en raison de la violence.
À noter que le déplacement massif de la population aggrave d'autres crises. Plus d'un tiers des centres d'accueil ne disposent pas d'une protection de base, ce qui expose particulièrement les enfants et les femmes à la violence, à l'exploitation et aux abus. De nombreuses écoles sont désormais utilisées comme centres d'accueil d'urgence, ce qui perturbe à nouveau l'éducation de près d'un demi-million d'élèves.
Alors que les besoins s'intensifient, la réponse est de plus en plus limitée par les déficits de financement. Le programme de nutrition de l'UNICEF pour ces enfants est actuellement confronté à un déficit de financement critique de 70%, ce qui limite considérablement nos capacités.
Avec l'aide de ses partenaires, l'UNICEF a traité plus de 86.000 enfants souffrant de malnutrition, fourni des soins de santé à quelque 117.000 personnes et approvisionné 140.000 personnes en eau potable depuis le début de l'année 2025. Depuis 2024, le gouvernement haïtien et l'UNICEF ont libéré plus de 178 enfants des groupes armés et les ont réintégré·es dans la société, conformément au protocole de transfert des enfants en contact avec ces groupes. Selon Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF : « La population en Haïti a besoin de toute urgence de sécurité, afin de pouvoir accéder aux services vitaux dont elle dépend et pour que les travailleurs humanitaires puissent atteindre les enfants et les familles qui en ont désespérément besoin. »
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?
Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »
- Une accélération des efforts de la part de la communauté internationale pour protéger les civils, rétablir la loi et assurer la circulation des travailleurs humanitaires et des fournitures vitales.
- Une augmentation des financements pour répondre aux besoins des personnes en situation de vulnérabilité, en veillant à ce que l’aide parvienne aux populations touchées le plus rapidement possible.
- La protection des écoles, des hôpitaux et des autres infrastructures essentielles dont dépendent les enfants, ainsi qu’à la sauvegarde des espaces humanitaires.