Chaque jour, des enfants vivent, jouent et vont à l'école dans des endroits piégés par des mines terrestres et des munitions non explosées. Pour les enfants qui vivent près de la ligne de contact, ces engins représentent une menace constante. Ils provoquent quotidiennement des traumatismes physiques et psychologiques.

Une famille sur quatre vivant près de la ligne de contact éprouve des difficultés importantes à avoir accès à des soins médicaux. La COVID-19 rend la situation encore plus difficile et met une grande pression sur le personnel de santé et les hôpitaux.

La couverture vaccinale contre des maladies infantiles et dangereuses est également très faible dans la région, en partie à cause du manque de vaccins, mais aussi parce que les parents sont réticents à l'idée de faire vacciner leurs enfants. Le pays a déjà connu une épidémie de polio, en 2015. Aujourd'hui, on craint à nouveau une recrudescence de la maladie et l'on reste vigilent aussi par rapport à une réapparition possible de la rougeole.

Les infrastructures d'approvisionnement en eau font l'objet d'attaques répétées, laissant plus de 4 millions de personnes dans les régions de Donetsk et de Luhansk sans aucun accès à de l'eau potable. Pour de nombreuses familles, ce manque constitue un problème presque aussi important que les bombardements.

Un demi-million d'enfants ne disposent pas d''eau courante à la maison. Sans elle, les radiateurs ne fonctionnent pas non plus. Les familles chauffent alors leurs maisons avec du bois de chauffage qu'elles coupent elles-mêmes et en hiver, confrontées à des températures pouvant atteindre -20°C, elles font la queue pendant des heures avec des jerricans pour aller chercher de l'eau dans des puits parfois distants de plusieurs kilomètres.

L'éducation - cruciale pour structurer la vie les enfants et leur apporter un sentiment de sécurité et d'appartenance à la société  - n'existe plus du tout pour certains élèves : plus d'une école sur cinq dans l'est de l'Ukraine a en effet été endommagée ou détruite par des bombardements.

Les fermetures supplémentaires d'écoles en raison de la pandémie de COVID-19 ont elles aussi privé des milliers d'enfants d'une éducation qualitative. Le nombre croissant d'enfants issus de familles à faibles revenus et dépourvue d'accès à Internet deviennent les laissés-pour-compte de l'éducation.

Plus de la moitié des enfants de l'est de l'Ukraine vivent dans la pauvreté. La situation de nombreux enfants déjà fort vulnérables s'est encore aggravée avec la pandémie de COVID-19.

La pauvreté ne se résume pas uniquement à un manque d'argent, mais elle se traduit aussi par un manque d'accès à des services de base essentiels qui vont avoir des conséquences graves sur le développement des enfants et des jeunes. Les enfants issus de familles à faibles revenus pourraient conserver des séquelles physiques, sociales et cognitives de cette situation tout au long de leur vie.

Le conflit prolongé qui a lieu dans l'est de l'Ukraine a des conséquences insoupçonnées sur toute une génération d'enfants. Les enseignants et les psychologues nous alertent en mettant en évidence des signes de détresse psychosociale grave et de stress mental chez les enfants. Ceux-ci font des cauchemars, sont isolés socialement et ont parfois des crises de panique lorsqu'ils entendent des bruits violents et inattendus.

Selon les estimations, près de 430.000 enfants de Donetsk et de Luhansk ont subi des traumatismes psychologiques. Cela représente plus d'un enfant sur quatre. Tous ont besoin d'un soutien à long terme pour surmonter des expériences traumatisantes. Impossible pour le moment ! Car les services disponibles sont surchargés et sous-financés.

  • Nous fournissons des informations vitales par rapport au danger des mines terrestres, préservant ainsi la vie de centaines de milliers d'enfants et et des personnes qui veillent sur eux ;
     
  • Nous soutenons le travail de remise en état des écoles qui ont été endommagées par les combats ;
     
  • Nous fournissons un accès à l'eau potable à plus de 2,3 millions de personnes ;
     
  • Nous apportons également un soutien psychosocial à plus de 200.000 enfants et aux personnes qui veillent sur eux par le biais de centres communautaires, d'équipes mobiles, d'enseignants et de psychologues scolaires. Mais le besoin de soins à long terme dépasse les ressources limitées dont nous disposons. ;
     
  • L'UNICEF s'est également engagé à améliorer la couverture vaccinale en aidant le gouvernement à réformer le système d'approvisionnement en vaccins ;
     
  • Nous fournissons aussi à fournir les vaccins nécessaires pour que les campagnes de vaccinations puissent se poursuivre et que l'Ukraine reste exempte de polio.

L'UNICEF continue d'appeler toutes les parties au conflit à se conformer au cessez-le-feu signé à Minsk en août 2015, à respecter le droit international humanitaire, notamment en accordant un accès humanitaire sans restriction.