Dans huit pays dont le Mali, le Niger, le Sénégal, le Soudan du Sud et le Soudan, les enfants passent plus de la moitié de l'année avec des températures supérieures à 35 degrés Celsius. Une nouvelle analyse de l’UNICEF, que vous pouvez télécharger dans cet article, démontre qu’un enfant sur cinq vit dans des zones qui connaissent chaque année au moins deux fois plus de journées extrêmement chaudes qu’il y a 60 ans. Les enfants du monde entier subissent ainsi des vagues de chaleur plus intenses, plus longues et plus fréquentes, sans accès à des infrastructures ou des installations adaptées pour bon nombre d'entre eux.
Les chaleurs extrêmes constituent une sérieuse menace pour la santé et le bien-être des enfants et des femmes enceintes. Elle peut entraîner des complications pendant la grossesse, des maladies chroniques et des problèmes à la naissance, telles que l'insuffisance pondérale, la prématurité ou la mort du nourrisson. Le stress thermique excessif augmente également le risque de malnutrition, de maladies liées à la chaleur et rend les enfants plus à même de développer des infections telles que le paludisme et la dengue.
C'est en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale que les enfants sont les plus souvent exposés aux journées extrêmement chaudes. Dans cette région, 123 millions d'enfants, soit 39% d’entre eux, sont aujourd'hui exposés à des températures supérieures à 35 degrés Celsius, et ce pendant au moins 95 jours par an. Dans des pays comme le Mali, ce chiffre peut atteindre 212 jours (toujours sur base annuelle). En Amérique latine et dans les Caraïbes, près de 48 millions d'enfants vivent dans des zones où le nombre de journées extrêmement chaudes a doublé.
La hausse des températures menace considérablement les droits de l'enfant. En effet, elle a un impact direct sur leur santé, leur sécurité et sur l'accès aux services de base. Parallèlement, les chaleurs extrêmes peuvent aussi compliquer l'accès à l'eau potable et aux soins médicaux et entraîner la fermeture temporaire d'écoles, mettant ainsi à mal le droit à l'éducation.
L'Europe et l'Asie centrale sont des zones qui ne sont pas épargnées par la hausse des températures, puisqu'on estime à 377 le nombre d'enfants tués par la chaleur extrême en 2021. Selon le rapport « Beat the heat : child health amid heatwaves in Europe and Central Asia », la moitié de ces enfants ont perdu la vie à cause de maladies liées à la chaleur, et ce au cours de leur première année de vie. La plupart des décès ont eu lieu pendant les mois d'été.
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Quand parle-t-on de canicule ?
Une vague de chaleur représente toute période de 3 jours ou plus au cours de laquelle la température maximale dépasse chaque jour la moyenne locale sur 15 jours.
Dans les mois à venir, l’ensemble des États membres de l'Accord de Paris sont tenus de soumettre de nouveaux plans climatiques nationaux qui fixent le cap d'action climatique pour la prochaine décennie. L'UNICEF appelle les dirigeant·es, les gouvernements et le secteur privé à prendre des mesures climatiques urgentes et audacieuses pour garantir un environnement sûr, sain et durable à chaque enfant.