Priver les filles d'un accès à l'enseignement secondaire coûte à l'Afghanistan 2,5 % de son produit intérieur brut (PIB) annuel, révèle une nouvelle étude de l'UNICEF.
Si les trois millions de filles actuellement privées d'éducation secondaire étaient en mesure de terminer leurs études et d'intégrer le marché du travail, les filles et les femmes apporteraient une contribution d'au moins 5,4 milliards de dollars à l'économie afghane.
Les estimations de l'UNICEF ne tiennent pas compte des conséquences non financières qui découlent de l'interdiction pour les filles d'accéder à l'éducation, telles que les pénuries à venir d'enseignantes, de médecins et d'infirmières, l'impact qui en résulte sur la diminution de la fréquentation de l'école primaire par les filles et l'augmentation des coûts de santé relatifs aux grossesses chez les adolescentes. Les estimations ne tiennent pas compte non plus des avantages plus larges de l'éducation, notamment le niveau d'instruction général, la réduction des mariages d'enfants et la diminution de la mortalité infantile
L'UNICEF veut que chaque fille et chaque garçon en Afghanistan aille à l'école et apprenne. Nous ne cesserons pas de défendre cet objectif jusqu'à ce qu'il soit atteint. Non seulement l'éducation est un droit pour chaque enfant, mais elle constitue également le socle sur lequel repose la croissance future de l'Afghanistan.
Avant même que les Talibans ne s'emparent du pouvoir le 15 août dernier, l'Afghanistan comptait déjà plus de 4,2 millions d'enfants non scolarisés, dont 60 % de filles. Bien que les coûts potentiels de la non-scolarisation des garçons et des filles constituent un manque à gagner élevé, la non-scolarisation des filles s'avère particulièrement coûteuse du fait de la corrélation entre le niveau d'éducation des filles et le report de leur mariage et de leur maternité, leur participation à la vie active, leur capacité à faire des choix concernant leur propre avenir et leur capacité à investir davantage dans la santé et l'éducation de leurs propres enfants plus tard au cours de leur vie.
Outre le fait que les filles ne peuvent pas retourner à l'école secondaire, l'UNICEF a également du mal à apporter aux adolescentes les services vitaux dont elles ont besoin, comme le soutien à la prévention de l'anémie et l'accès à la santé et à l'hygiène menstruelles, que l'UNICEF avait l'habitude de fournir dans les établissements scolaires.
La malnutrition infantile augmente également. En juin 2021, 30.000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë sévère en Afghanistan; en juin 2022, ce sont 57 000 enfants qui ont été admis pour bénéficier d'un traitement, soit une augmentation de 90 %. Les enfants sont obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille au lieu d'aller à l'école, qui est l'endroit le plus sûr où ils puissent être.
Au cours des 12 derniers mois, les services de santé et de nutrition en milieu scolaire ont fourni à 272.386 adolescentes des suppléments en fer et en acide folique. Par conséquent, l'incapacité des adolescentes à poursuivre leur éducation compromet leur santé.
L'UNICEF est présent en Afghanistan depuis 70 ans. Nous sommes là pour apporter l'aide qui fait cruellement défaut à la population. Nous assurons ce travail à partir de 13 bureaux qui sont répartis dans tout le pays. L'UNICEF fournit une alimentation vitale, des soins de santé, des vaccins, de l'eau potable et aide les familles vulnérables, notamment par des transferts d'argent.