La COVID-19 a causé la mort de plus de 16 000 personnes dans le monde et près de 400 000 cas ont été rapportés. Le virus a fait son apparition dans le monde entier et atteint maintenant des pays déjà confrontés à une crise humanitaire en raison de conflits, de catastrophes naturelles et du changement climatique.
C’est pourquoi l’ONU lance aujourd’hui un plan d’intervention humanitaire mondial de 2 milliards de dollars pour lutter contre la COVID-19 dans 51 pays d’Amérique du Sud, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie.
Ne pas aider les pays vulnérables à lutter contre le coronavirus maintenant pourrait mettre des millions de personnes en danger.
Le plan d’intervention sera mis en œuvre par les agences des Nations Unies, les ONG internationales et les consortiums d’ONG jouant un rôle direct dans la réponse humanitaire.
L’impact de la crise de la COVID-19 sur les enfants ne doit pas être négligé. En quelques mois seulement, le COVID-19 a changé la vie des enfants du monde entier. Des centaines de millions d’enfants ne sont pas scolarisés. Des parents et des personnes s’occupant d’enfants ont perdu leurs emplois. Les frontières sont fermées. Les enfants sont les victimes cachées de cette pandémie. Nous sommes préoccupés par les conséquences à court et à long terme sur leur santé, leur bien-être, leur développement et leurs perspectives d’avenir.
Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF, a commenté le lancement du plan d’intervention des Nations Unies :
Nous sommes préoccupés par leur manque d’accès à l’eau et à l’hygiène. Comme vous le savez, le lavage des mains avec du savon est crucial dans la lutte contre la COVID-19. Et pourtant, 40 % de la population mondiale – soit 3 milliards de personnes – n’a pas la possibilité de se laver les mains avec de l’eau et du savon à la maison.
Plus grave encore, 16 % des établissements de santé dans le monde, soit 1 sur 6, ne disposent pas d’installations sanitaires adéquates. Plus d’un tiers des écoles dans le monde et la moitié des écoles des pays les moins développés n’ont pas un endroit où les enfants peuvent se laver les mains.
Nous sommes préoccupés par leur scolarité. Plus de la moitié des étudiants du monde entier ont été touchés par des fermetures d’écoles dans au moins 120 pays.
Nous espérons que la majorité de ces élèves recommenceront à étudier dès que la situation s’améliorera. Cependant, nous savons par expérience que pour les enfants vulnérables, plus longtemps ils resteront loin de l’école, moins ils auront de chances d’y retourner.
Ces fermetures limitent non seulement l’accès à l’apprentissage – mais aussi à la nutrition à l’école, aux programmes de santé, à l’eau potable et à la diffusion d’informations importantes.
C’est pourquoi l’UNICEF travaille avec les ministères de l’éducation du monde entier afin d’identifier des possibilités d’apprentissage alternatives, que ce soit en ligne ou par le biais de programmes de radio et de télévision.
Nous avons également publié des directives, en collaboration avec l’OMS et la FICR, pour conseiller les parents, les enseignants, les directeurs d’école et d’autres personnes sur la manière de permettre aux enfants d’apprendre tout en étant en sécurité.
Nous sommes préoccupés par la protection des enfants. Nous savons, à la suite des crises sanitaires précédentes, que les enfants sont davantage exposés à l’exploitation, à la violence et aux abus lorsque les écoles sont fermées, les emplois sont perdus et la circulation est restreinte. Par exemple, les fermetures d’écoles lors de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 ont entraîné des pics dans le travail des enfants, de la négligence, des abus sexuels et des grossesses chez les adolescentes.
Nous sommes préoccupés par leur accès aux services de santé de base, notamment la vaccination et le traitement des maladies infantiles. Nous ne pouvons pas sauver un enfant de la COVID-19 et le perdre ensuite à cause d’une pneumonie, de la rougeole ou du choléra.
Nous sommes préoccupés par leur santé mentale. Les enfants et les adolescents passent à côté de certains des meilleurs moments de leur jeune vie : discuter avec leurs amis, participer aux cours et faire du sport. Cela augmente l’anxiété et peut entraîner des changements de comportement. Nous proposons des conseils aux parents, aux enseignants, aux enfants et aux adolescents pour les aider à faire face à cette période difficile. La dépression et la santé mentale sont réelles et touchent un tiers d’entre nous.
Nous sommes particulièrement préoccupés par les millions d’enfants qui sont en fuite ou qui vivent des conflits. Pour eux, les conséquences de cette pandémie seront différentes de celles que nous avons connues jusqu’à présent. Ces enfants vivent dans des conditions de surpopulation, souvent dans des zones de guerre actives, avec un accès limité ou inexistant aux soins de santé. Une famille de six, huit, dix ou douze personnes peut vivre dans une seule pièce. L’auto-isolement et le lavage des mains avec du savon ne seront pas faciles dans un tel environnement.
C’est pour cela que le financement de ce plan d’intervention humanitaire mondial pour la COVID-19 est tellement essentiel.
Uniquement pour l’UNICEF, 405 millions de dollars sont nécessaires pour notre intervention dans les pays en situation d’urgence. Nous recherchons également 246,6 millions de dollars supplémentaires pour notre réponse dans les pays en situation de non-urgence. Cela porte l’appel total pour l’UNICEF à 651,6 millions de dollars.
Avec le soutien de la communauté internationale, nous pouvons ensemble soutenir nos plans de préparation et d’intervention dans les pays avec les systèmes de soins de santé les plus faibles.
Nous pouvons améliorer l’accès à de bonnes installations sanitaires et de lavage des mains.
Nous pouvons élargir notre engagement auprès des communautés afin de leur fournir les informations dont elles ont besoin pour empêcher l’infection.
Nous pouvons maintenir un flux constant d’équipements de protection individuelle – tels que blouses, masques, lunettes et gants – pour soutenir la prévention et la lutte contre les infections tout en assurant la sécurité de nos travailleurs de la santé, qui sont essentiels et qui travaillent dur.
Et nous pouvons continuer à travailler avec les gouvernements pour renforcer les services de protection, le soutien psychosocial et les possibilités d’apprentissage à distance pour tous les enfants, en particulier les plus vulnérables.