La plupart des régions touchées par les inondations étaient déjà particulièrement vulnérables. Bien avant les inondations, les enfants de ces régions souffraient de malnutrition et n'avaient pas accès à de l'eau potable et à des installations sanitaires. Beaucoup d'entre eux n'étaient pas scolarisés non plus.

Des rapports font état de dommages énormes causés aux infrastructures éducatives : 17.566 écoles ont été endommagées ou détruites, ce qui compromet davantage encore l'éducation des enfants. Après deux années de fermeture des écoles due à la pandémie, les enfants risquent à nouveau de voir leur apprentissage perturbé, dans des zones où un tiers des filles et des garçons n'étaient déjà pas scolarisés avant la crise. 

Des cas de diarrhée et de maladies d'origine hydrique, d'infections respiratoires et de maladies de la peau ont aussi déjà été signalés. Ils affectent des populations très vulnérables - 40 % des enfants souffraient déjà de retards de croissance, causés par une sous-alimentation chronique, avant le début des inondations. Cette situation humanitaire périlleuse devrait continuer à s'aggraver dans les jours et les semaines à venir, car les fortes pluies tombent sans discontinuer dans les régions déjà immergées.  

Selon l'indice des risques climatiques pour les enfants (IRCE) de l'UNICEF, le Pakistan est reconnu comme un "point chaud climatique", un pays où les enfants sont considérés comme "extrêmement à risque" face aux impacts du changement climatique. Il se classe 14e sur 163 pays et régions classés par l'IRCE, ce qui place le Pakistan dans la catégorie "risque extrêmement élevé" de l'indice.

Les enfants des pays à "risque extrêmement élevé" sont exposés à une combinaison mortelle de chocs climatiques et environnementaux, associée à des niveaux élevés de vulnérabilité sous-jacente, en raison de l'insuffisance de services essentiels, tels que l'eau et l'assainissement, les soins de santé et l'éducation.

Les équipes de l'UNICEF déjà présentes au Pakistan ont élargi les programmes d'assistance humanitaire. Malgré des accès rendus difficiles en raison de la destruction de nombreuses voies de communication, nous avons déjà distribué pour un million de dollars d'aide humanitaire vitale. Ces distributions se sont faites en coopération avec le gouvernement pakistanais et avec nos différents partenaires. Nous avons également mis en place des services d'urgence dans les trois provinces touchées (Balouchistan, Sind et et Khyber Pakhtunkhwa). 

Nous fournissons de l'eau potable, des fournitures médicales et des vaccins, des aliments thérapeutiques et des kits d'hygiène aux enfants et aux familles.

L'UNICEF met également en place des centres d'apprentissage temporaires, assure la protection des enfants et surveille le bien-être psychosocial des victimes des inondations.

Nous aménageons aussi des centres temporaires pour fournir des services de santé et de nutrition essentiels, tels que les soins prénataux pour les femmes enceintes et la vaccination pour prévenir la propagation de maladies infectieuses.

Plus de 3.000 enfants et 1.000 femmes enceintes ont été examinés et le cas échéant traités lorsqu'ils souffraient de malnutrition. Ils ont été inclus dans des programmes d'alimentation thérapeutique ambulatoires ou ont reçu les micronutriments nécessaires..

Nous avons déjà pu atteindre 300.000 personnes, mais une aide supplémentaire est nécessaire pour aider toutes les familles touchées par cette catastrophe climatique. 

Dans le cadre de l'appel d'urgence des Nations Unies visant à soutenir la réponse humanitaire au Pakistan, menée par le gouvernement pakistanais, l'UNICEF a estimé qu'il faudra 37 millions de dollars US pour couvrir les besoins les plus urgents des enfants et des familles touchés par la catastrophe. Cette aide comprendra des équipements médicaux vitaux, des médicaments essentiels, des vaccins, des kits d'accouchement, de l'eau potable et des articles d'hygiène, de la nourriture et du matériel pour mettre en place et faire fonctionner des centres d'apprentissage temporaires.