417 millions d’enfants dans le monde vivent actuellement en situation de pauvreté, soit plus d’un enfant sur cinq dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ce sont les chiffres qui ressortent du rapport « La Situation des enfants dans le monde : mettre fin à la pauvreté infantile – Notre impératif commun ».
Si les taux les plus élevés se concentrent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, les pays à revenu élevé ne sont cependant pas épargnés. Le rapport souligne que les plus à risque sont les enfants entre 0 et 4 ans, vivant dans des zones rurales, en situation de handicap, déplacé·es, réfugié·es ou autochtones.
L’assainissement est la privation sévère la plus répandue, avec 65% des enfants n’ayant pas accès à des toilettes dans les pays à faible revenu, 26% dans les pays à revenu intermédiaire inférieur et 11% dans les pays à revenu intermédiaire supérieur. Une situation pouvant accroître l’exposition aux maladies.
Le rapport examine également la pauvreté monétaire, qui limite encore davantage l’accès des enfants à la nourriture, à l’éducation et aux services de santé. Selon les dernières données, plus de 19% des enfants dans le monde vivent dans une pauvreté monétaire extrême, survivant avec moins de 3 dollars US par jour. Près de 90% de ces enfants se trouvent également en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
Dans les pays à revenu élevé, près de 50 millions d’enfants – soit 23% de la population enfantine – vivent dans une pauvreté monétaire relative, ce qui signifie que leur ménage dispose d’un revenu nettement inférieur à celui de la majorité des autres ménages du pays.
Si la proportion d’enfants subissant une ou plusieurs privations sévères dans les pays à revenu faible et intermédiaire est passée de 51% en 2013 à 41% en 2023, et que la pauvreté a diminué en moyenne de 2,5% dans les 37 pays à revenu élevé entre 2013 et 2023, les progrès ont stagné ou reculé dans de nombreux cas. En France, en Suisse et au Royaume-Uni, par exemple, la pauvreté infantile a augmenté de plus de 20%.
Ces progrès sont notamment mis en danger par la crise climatique et environnementale, les conflits, ainsi que les sous-investissements en faveur des enfants. « Nous assistons à des coupes budgétaires sans précédent dans l’aide au développement qui, à terme, pourraient mettre en danger la vie de millions d’enfants. Nos estimations montrent que la situation pourrait priver six millions d’enfants supplémentaires d’école dès l’année prochaine », ajoute Christèle Devos.
En Belgique, trop d’enfants vivent encore en situation de pauvreté. 13 pays, dont la Belgique, ont réussi à réduire leur taux de pauvreté infantile monétaire de plus de 10% entre 2018 et 2023. Un progrès tout de même fragile puisque chez nous, 14,1% des enfants sont encore concerné·es et 20,2% sont en risque de pauvreté et d’exclusion sociale.
Quant à la pauvreté persistante (sur une longue période), elle affecte 10 millions d’enfants dans l’UE et affiche un taux important de 10% en Belgique. De plus, en 2024 6,3 millions d’enfants vivaient encore en situation de privations sévères dans l’UE. La Belgique affichait alors un taux de privation sévère des enfants de 7,8%.
Le rapport souligne que la pauvreté infantile n’est pas une fatalité et insiste sur l’importance de placer les droits des enfants, tels que définis dans la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, au cœur de toutes les stratégies, politiques et actions gouvernementales visant à réduire la pauvreté.
Il est donc notamment essentiel de :
- Faire en sorte que la pauvreté infantile devienne une priorité politique nationale ;
- Mettre en place des services résilients aux changements climatiques, adapter la protection sociale et soutenir les enfants déplacé·es ;
- Élargir l’accès aux services publics essentiels tels que l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement, la nutrition et le logement ;
- Protéger les enfants des conflits en garantissant l’accès à l’aide humanitaire.
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