Au moins 600.000 personnes, parmi lesquelles la moitié sont des enfants, ont été déplacées d’El-Fasher et des camps environnants au cours des derniers mois. Parallèlement, quelque 260.000 civil·es (dont 130.000 enfants) seraient toujours pris au piège à l’intérieur de la ville, avec un accès limité à la nourriture, à l'eau potable et aux soins de santé, et sont coupés de toute aide.
Le 22 septembre 2025, le camp d'Abu Shouk à Al Fasher a été frappé par une attaque de drone pendant la prière du matin dans une mosquée, touchant également les habitations environnantes. Selon les premiers rapports, au moins 11 enfants âgé·es de 6 à 15 ans ont perdu la vie. De nombreux·ses autres enfants ont été blessé·es.
Une citerne d’eau soutenue par l’UNICEF a également été endommagée. Celle-ci fournissait de l’eau à environ 8.500 personnes, y compris des patient·es hospitalisé·es à l’hôpital Al Saoedi, l’un des rares centres de santé de la ville encore fonctionnels. Il s’agit déjà du troisième camion soutenu par l’UNICEF à être visé au cours des trois derniers mois.
En août 2024, une déclaration de famine avait été annoncée le Famine Review Committee (FRC) : la première dans le monde en sept ans. À noter que la confirmation officielle d'une famine signifie que des décès en rapport avec la faim et des maladies connexes, telles que la malnutrition et les infections, ont été enregistrés.
Depuis son instauration en avril 2024, plus de 1.100 violations graves ont été confirmées dans la seule ville d’El-Fasher, où plus de 1.000 enfants ont été tué·es ou mutilé·es. Au moins 23 enfants ont été victimes de viol ou d’agressions sexuelles, tandis que d’autres ont été enlevé·es, recruté·es ou utilisé·es par des groupes armés. Compte tenu des restrictions d’accès et des difficultés de vérification, le nombre d’enfants touché·es est certainement beaucoup plus élevé.
Fin août 2025, sept enfants auraient été tués lors d’une attaque ciblant le camp pour personnes déplacées à l’intérieur du pays d’Abou Shouk, situé à la périphérie d’El-Fasher.
À El-Fasher, le siège imposé par les Forces de soutien rapide (FSR) a totalement coupé les lignes d’approvisionnement. Faute de pouvoir se réapprovisionner, les établissements de santé et les équipes mobiles de nutrition ont été contraints de suspendre leurs services une fois les réserves épuisées, si bien que près de 6.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère sont dans l’impossibilité de recevoir un traitement. Privés d’aliments thérapeutiques et de soins médicaux, ces enfants font face à un risque de décès considérablement plus élevé.
Depuis janvier 2025, plus de 10.000 enfants atteints de malnutrition aiguë sévère ont été pris en charge à El-Fasher, soit près de deux fois plus que l’année dernière. Malheureusement, les services ne peuvent plus fonctionner en raison de l’épuisement des stocks de fournitures. Ainsi, des rapports récents font état d’au moins 63 décès imputables à la malnutrition en l’espace d’une seule semaine. La plupart de ces victimes étaient des femmes et des enfants.
El-Fasher fait également face à la pire épidémie de choléra que le Soudan ait connue depuis des décennies. Depuis juillet 2024, plus de 96.000 cas suspects et 2.400 décès ont été signalés dans l’ensemble du pays. À lui seul, le Darfour en concentrait respectivement 5.000 et 98. Dans les camps surpeuplés installés à la périphérie de Tawila, Zamzam et El-Fasher, les enfants, déjà affaiblis par la faim, sont extrêmement exposé·es à cette maladie potentiellement mortelle transmise par l’eau.
Une pause humanitaire immédiate et durable ;
Un accès humanitaire sans entrave ;
Le rétablissement et la continuité des opérations des Nations Unies et de ses partenaires dans les zones les plus gravement touchées ;
La protection des civils et des infrastructures civiles, conformément au droit international humanitaire