En 2017, près de 800.000 jeunes filles mineures ont été mariées en Sierra Leone. 400.000 d’entre elles, soit la moitié, avaient moins de 15 ans et étaient donc encore adolescentes.
La loi récemment mise en place dans le pays, qui interdit désormais le mariage d’enfants, change donc considérablement la donne. Un homme qui épouserait une mineure risque désormais une peine d'emprisonnement de 15 ans et une amende de plus de 3.657 euros. Parallèlement, les parents de l’enfant concerné et les personnes prenant part à la cérémonie de mariage risquent également des sanctions.
De grandes conséquences pour les filles
Les jeunes filles forcées de se marier à un âge précoce sont davantage exposées à des problèmes de santé, notamment à des complications pendant la grossesse et l'accouchement, puisque leur corps est encore en développement. Certaines sont confrontées des violences domestiques et ont également moins de chances de poursuivre leur éducation ou de prétendre à une indépendance financière. Impossible pour ces jeunes filles de pouvoir subvenir à leurs besoins par elles-mêmes, ce qui les cloisonne dans une situation de dépendance vis-à-vis de leur mari et perpétue les structures patriarcales.
Des espaces sûrs pour les adolescent·es
Les mariages forcés et les grossesses précoces sont monnaie courante en Sierra Leone. Avant même l'adoption de la nouvelle loi, le Conseil des églises du pays (l'un des partenaires de l'UNICEF) avait déjà mis en place 100 espaces sécurisés. Ces lieux ont bénéficié à 3.000 adolescentes issues des communautés touchées par la problématique. Chaque espace sécurisé accueille environ 30 filles âgées de 10 à 19 ans. Elles peuvent y améliorer leurs compétences et leur confiance en elles, rencontrer de nouvelles personnes et trouver de l'aide si elles sont victimes de violences sexuelles, sexistes ou domestiques.
Alice (la troisième jeune fille sur l’image, en partant de la gauche) a rejoint l’un de ces espaces sécurisés, au sein d’une église locale de Koidu. Elle y rencontre régulièrement des filles de son âge pour parler des dangers que représentent les grossesses précoces, les mariages d'enfants, les violences sexuelles ou encore l’abandon du parcours scolaire. À travers cette initiative, elle souhaite changer ses perspectives d’avenir.
L'Afrique subsaharienne compte environ 127 millions d'enfants mariés, soit 20% du total mondial. Grâce au UNFPA-UNICEF Global Programme to Accelerate Action, nous promouvons le droit des filles à ne pas être mariées à un âge précoce. Par le biais de l'éducation et de diverses initiatives communautaires, nous œuvrons également pour un avenir où chaque fille pourra atteindre son plein potentiel.