Cette visite de terrain est organisée par UNICEF Belgique en coopération avec le personnel local de l'UNICEF au Vietnam. La visite débutera à Hanoï et se poursuivra dans la région de Lao Cai, au Nord-Ouest du pays. Outre l'éducation, les activités de l'UNICEF en matière de nutrition, de santé mentale et de pauvreté multidimensionnelle seront également mises en avant. La Reine aura l'opportunité d'échanger avec des enfants et des jeunes et d'en savoir davantage sur leurs initiatives, leurs idées et leurs espoirs pour l'avenir.
En tant que défenseure des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, la Reine souhaite également attirer l'attention sur la mise en œuvre de ceux-ci.
Le Vietnam, un des pays émergents les plus dynamiques d'Asie, il a réalisé de remarquables progrès socio-économiques au cours des 30 dernières années. Les réformes ont débouché sur une transformation économique qui a propulsé le "Dragon de l'Asie" (surnom du Vietnam) de la catégorie des pays à faibles revenus à celle des nations à revenus intermédiaires de la tranche inférieure. Des progrès considérables ont été accomplis dans le cadre de plusieurs Objectifs de développement durable (ODD). Cependant, trop de Vietnamiens restent encore exclus de cette ascension rapide vers une économie moderne et connectée. C'est le cas notamment de la population rurale ou issue de minorités ethniques.
Défis
La pauvreté demeure une préoccupation majeure, en particulier pour les familles issues des milieux ruraux et les minorités ethniques qui connaissent des taux de beaucoup plus élevés que la moyenne dans ce domaine. Ces groupes sont confrontés en effet à des défis persistants : accès réduit au financement et aux services publics dont l'éducation notamment. La pauvreté infantile multidimensionnelle reste élevée (14,5 %).
La malnutrition chez les enfants reste un défi majeur. Près d'un enfant de moins de 5 ans sur cinq souffre d'un retard de croissance. Le phénomène est particulièrement préoccupant chez les enfants issus des minorités ethniques : un enfant sur trois est concerné et un sur cinq souffre d'insuffisance pondérale. La malnutrition aiguë sévère continue de toucher plus de 200.000 enfants par an, dont 90 % ne sont pas traités.
Des inégalités d'accès à l'éducation et à un apprentissage de qualité persistent au sein de plusieurs groupes ethniques et socio-économiques, tels que les enfants migrants et ceux qui vivent dans des régions reculées et difficiles d'accès. Un nombre important d'enfants issus de minorités ethniques ne sont pas scolarisés en raison de la pauvreté, des mariages précoces et des pressions exercées pour contribuer au revenu familial. La faible qualité de l'enseignement dans les zones où vivent les minorités ethniques se traduit par des résultats d'apprentissage médiocres et des taux d'abandon scolaire élevés. L'apprentissage à distance pendant la pandémie de COVID-19 a mis en évidence la fracture numérique. Dans les zones reculées, 67 % des écoliers n'ont pas accès à l'enseignement en ligne et 93 % des enseignants n'utilisent pas les technologies numériques en classe. Les employeurs ont du mal à identifier les diplômés possédant des compétences essentielles et transférables.
Entre 8 % et 29 % des enfants et adolescents souffrent de problèmes de santé mentale, les enfants de plus de 15 ans et les filles étant ‘les plus susceptibles de développer ces troubles. La pandémie a mis en lumière les nombreux problèmes de santé mentale auxquels sont confrontés les enfants et les adolescents, tels que la solitude, le stress, l'anxiété et la tristesse. Une importante étude sur la santé mentale et l'éducation menée en 2022 a révélé que les enfants et les adolescents sont soumis à une forte pression liée à l'école, tant de la part de l'école elle-même que de leurs parents.
Dans le cadre des visites qu'elle effectue aux programmes de l'UNICEF au Vietnam, Sa Majesté s'est rendue à Lao Cai, une province montagneuse du nord, qui compte parmi les plus pauvres du pays et dont la majorité des habitants sont issus de communautés ethniques.
L'égalité des chances se trouve au cœur des programmes d'éducation de l'UNICEF. Elle pose une attention particulière sur les enfants les plus vulnérables, notamment les filles et les garçons des minorités ethniques.
Trop d'enfants issus de ces minorités ne vont pas à l'école en raison de la pauvreté. Ils sont souvent victimes de mariages précoces ou contraints de contribuer au revenu familial. En outre, l'enseignement dispensé dans les régions reculées où vivent les minorités ethniques est souvent de piètre qualité. Cette situation se traduit par des résultats d'apprentissage médiocres et des taux d'abandon élevés.
Ici à Sapa, où la Reine Mathide a visité une école, on peut observer l'une des activités les plus importantes de l’UNICEF dans le domaine de l'éducation au Vietnam : garantir l’accès à l’éducation à chaque enfant, en particulier aux enfants des minorités ethniques. En collaboration avec le gouvernement et les partenaires locaux, l’UNICEF fournit du matériel scolaire et forme les instituteurs pour qu’ils puissent donner des cours dans les différentes langues des minorités. Ceci est très important pour garantir l’accès à l’éducation, en particulier aux filles, si l’on veut que chaque enfant continue à suivre les cours également au niveau secondaire.
La première visite de Sa Majesté a débuté avec la présentation d'un programme éducatif innovant qui familiarise les enfants avec la technologie numérique.
La Reine a pris connaissance des nouvelles méthodes qui sont déployées avec le soutien de l'UNICEF par le ministère de l'Education et de la Formation pour améliorer la qualité de l'éducation et la culture numérique des filles et garçons, dès le plus jeune âge, parmi les enfants des minorités ethniques. Sa Majesté a assisté ainsi à un cours recourant à la Réalité Virtuelle Augmentée (RVA). Celle-ci stimule non seulement la curiosité des enfants mais elle leur permet aussi d'apprendre et d'acquérir des compétences de manière ludique.
Il s'agit d'un programme pilote mis en œuvre dans les classes maternelles et dans les premières années de l'école primaire afin de réduire la fracture numérique pour les enfants vivant dans des zones reculées et montagneuses. Il permet également aux enfants issus de minorités ethniques, qui trop souvent abandonnent l'école et ne terminent pas leurs études primaires ou secondaires, de bénéficier du meilleur départ possible dans leur parcours scolaire.
La Reine a également visité notre programme d'enseignement bilingue basé sur la langue maternelle (MTBBE) qui permet de faire face au riche contexte linguistique et culturel du Vietnam.
On sait que les enfants apprennent plus vite dans leur langue maternelle. Dès lors, afin d'améliorer la qualité de l'éducation pour tous les enfants, l'UNICEF collabore avec le ministère de l'Éducation pour offrir un enseignement bilingue aux enfants des minorités ethniques dont le vietnamien n'est pas la première langue. Progressivement, le vietnamien s'installe ainsi comme la première langue de l'enseignement.
Cette approche est très efficace pour améliorer les résultats scolaires des enfants dans leur langue maternelle et en vietnamien. C'est une solution pour éliminer les barrières linguistiques pour les élèves des minorités ethniques et leur donner un accès égal à l'éducation.
Bien que le nombre d'enfants de moins de cinq ans souffrant de retards de croissance soit en baisse permanente depuis les années 1990 au Vietnam, le problème reste très préoccupant, en particulier dans les régions reculées où vivent les minorités ethniques.
Lao Cai est l'une de ces régions. Les enfants souffrent de retards de croissance en raison d'une alimentation insuffisante ou de mauvaise qualité. Le manque d'hygiène et de soins à domicile joue également un rôle.
L’un des objectifs les plus importants de l’UNICEF, c’est de combattre la malnutrition chez les jeunes enfants. Près de 67% des enfants de moins de 5 ans sont mal nourris. Le problème ne réside pas nécessairement dans le manque de nourriture, mais plutôt dans la qualité de celle-ci.
Pour résoudre ce problème, l’UNICEF travaille avec ses partenaires locaux de deux manières : à court terme, il distribue des tablettes de vitamine A, lors des vaccinations de routine, par exemple, et à long terme, l’UNICEF tente de changer les habitudes alimentaires des parents et donne des conseils aux mamans pour prévenir la malnutrition chez leurs enfants.
L'UNICEF s'efforce depuis de nombreuses années de réduire la malnutrition chez les jeunes enfants. Dans cette perspective, il soutient les clubs de nutrition de Lao Cai. Là, les parents reçoivent des conseils sur la qualité nutritive des aliments disponibles sur le marché local et sur la manière de les incorporer dans des repas adaptés aux besoins nutritionnels des jeunes enfants. L'allaitement maternel exclusif est également recommandé au cours des six premiers mois.
La Reine Mathilde a visité l'un de ces clubs de nutrition et rencontré des mamans participant aux séances d'information. Les clubs ont d'abord été créés avec le soutien de l'UNICEF, mais ils sont aujourd'hui gérés par la communauté locale.
Ces clubs sont un exemple de la façon dont les méthodes sont testées à petite échelle par l'UNICEF, puis déployées dans un cadre plus large par le gouvernement pour atteindre encore plus d'enfants.
Les statistiques relatives au bien-être mental des jeunes au Vietnam sont assez alarmantes. La pauvreté, la violence, les abus, les normes sociales relatives au genre, les pressions scolaires et le stress ont tous des effets marquants sur le bien-être mental des enfants et des adolescents. Avec la pandémie de COVID-19, les problèmes de santé mentale chez les enfants et les adolescents ont augmenté au Vietnam comme dans le reste du monde.
Au Vietnam, un enfant ou un adolescent sur cinq déclare avoir été victime de harcèlement en ligne et les trois quarts d'entre eux ne savent pas où chercher de l'aide. Plus de 72 % des enfants âgés de 1 à 14 ans sont confrontés à des pratiques d'éducation violentes à la maison. Or la violence psychologique résultant de telles pratiques mine la confiance en soi, l'estime de soi et le sentiment de sécurité des enfants.
Bien que les châtiments corporels soient interdits à l'école, plus de la moitié des enfants de moins de 8 ans en ont été témoins ou victimes. Les garçons sont nettement plus exposés à ce type de punitions et à des brimades physiques, tandis que les filles sont plus souvent victimes d'humiliations et de violences sexuelles.
Lors de son dernier jour de visite au Vietnam, la Reine Mathilde s'est entretenue avec un groupe de jeunes à propos de leurs préoccupations, de leurs idées et de leurs espoirs pour l'avenir.
L'amélioration du bien-être mental des enfants et des jeunes constitue une priorité commune pour l'UNICEF au Vietnam et pour Sa Majesté.
Celle-ci a salué le travail accompli pour promouvoir une santé mentale positive en aidant les enfants et les jeunes à adopter et à conserver des modes de vie sains.
Elle a encouragé l'UNICEF et ses partenaires à poursuivre leurs efforts, notamment en augmentant les budgets consacrés au bien-être mental, en intégrant celui-ci dans tous les secteurs sociaux et en améliorant les systèmes d'orientation dans les établissements de santé, les écoles et les services sociaux.