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Mise à jour : 04 septembre 2025
Plus d'un demi-million de personnes souffrent actuellement de famine à Gaza. Ce sont les chiffres qui ressortent d'une nouvelle analyse de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification), publiée le 22 août 2025. Selon cette étude, les trois critères définissant la famine sont bel et bien atteints, à savoir : une pénurie alimentaire extrême, une malnutrition aiguë et un nombre important de décès liés à la faim. La famine devrait s'étendre aux régions de Deir al-Balah et de Khan Younis dans les semaines à venir.
Des organisations internationales telles que l'UNICEF, l'OMS, la FAO (Food and Agriculture Organization) et le PAM (Programme alimentaire mondial) tirent la sonnette d'alarme et appellent à une réponse humanitaire immédiate et à grande échelle. En juillet et en août, nous avons été en mesure d'acheminer 340 camions de fournitures essentielles, dont des vaccins désormais disponibles dans toute la bande de Gaza. Pour la même période, plus de 20.000 ont été admis·es pour malnutrition aiguë. Il est toujours essentiel que nous disposions d'un accès pour pouvoir apporter une aide à grande échelle.
Face à cette crise aggravée par une offensive militaire et des déplacements massifs, l'UNICEF a lancé un plan de réponse multisectoriel pour intensifier rapidement les soins nutritionnels, restaurer les services essentiels et adapter la distribution malgré les contraintes extrêmes. Ce plan est déployé sur toute la bande de Gaza jusqu’en juillet 2026.
Les six prochaines semaines seront cruciales pour éviter une propagation de la famine.
Les inquiétudes grandissent quant à une nouvelle escalade du conflit, ce qui aurait des conséquences dévastatrices pour la population, en particulier dans les zones déjà touchées par la famine. Beaucoup de ne seront pas en mesure de fuir, notamment les enfants malades et sous-alimentés, les personnes âgées et porteuses d’un handicap.
À Gaza, la situation est plus critique que jamais. En date du 18 août 2025, près de 60.933 palestinien·nes ont perdu la vie à Gaza depuis le début du conflit, dont 18.430 enfants. Le 27 juillet, une mise en place de pauses humanitaires a été annoncée : l'occasion de faire entrer une aide de masse dans la bande de Gaza, actuellement confrontée à une situation profondément inhumaine.
La malnutrition infantile augmente à grande vitesse
Depuis l'effondrement du cessez-le-feu de mars, les enfants sont pris au piège dans une spirale infernale. Une personne sur trois à Gaza n'a pas la possibilité de manger, et ce pendant plusieurs jours d'affilée. La malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans a presque doublé depuis mai 2025, affectant 132.000 enfants, dont 41.000 souffrent d’émaciation sévère. Des aliments thérapeutiques ont été distribués pour traiter plus de 3.000 enfants.
Parallèlement, près de 98% des terres agricoles de Gaza sont endommagées ou inaccessibles. L'agriculture est donc presque entièrement paralysée et la production alimentaire locale est pratiquement inexistante. Dans ce contexte, 90% des personnes ont dû fuir leur domicile à plusieurs reprises. Les opérations de secours sont fortement entravées et de nombreux camions de l'ONU sont pillés.
La crise de l’eau aggrave davantage la situation puisque l’interdiction quasi totale d’entrée du carburant a paralysé les stations de pompage et de purification. L’eau potable se raréfie dangereusement. Contraints de boire de l’eau contaminée, de nombreux enfants développent des maladies graves. Plus de 40% des cas médicaux recensés sont liés à la consommation d’eau insalubre, dont des diarrhées sévères et des méningites. 65% des puits d'eau souterraine sont d'ailleurs inaccessibles ou ne fonctionnent pas. L'UNICEF a tout de même réussi à fournir de l’eau à 1,5 million de personnes, à réhabiliter des usines de dessalement et à distribuer des kits d’hygiène à plus de 90.000 personnes.
61% des structures de santé sont hors service. Dans ce contexte, l'UNICEF a ouvert de nouveaux points médicaux, renforcé ses équipes mobiles et soutenu les unités néonatales avec du matériel vital.
Un accord de cessez-le-feu entre les parties prenantes du conflit dans la bande de Gaza avait été annoncé le 19 janvier 2025. Une nouvelle qui s’imposait déjà depuis longtemps pour les enfants et les familles de l’enclave, victimes de bombardements et de privations depuis plus d’un an. Celui-ci a permi à l’UNICEF et aux autres acteurs de réaffirmer leurs positions concernant l’aide humanitaire d’urgence et de déployer une réponse de grande ampleur, et en toute sécurité, dans un contexte où les besoins humanitaires étaient et sont toujours considérables.
Grâce à la mise en place du cessez-le-feu, l'UNICEF et ses partenaires ont déployé leurs forces et ont intensifié la réponse humanitaire :
- 150.000 enfants ont reçu des vêtements chauds
- 245.000 bâches de tente ont été fournies à 70.000 familles
- Des soins médicaux ont été prodigués à plus de 25.000 personnes
- Il y a eu une augmentation quotidienne de l'approvisionnement en eau pour près de 500.000 personnes
- Certaines infrastructures d'approvisionnement en eau ont été restaurées
- Plus de 2.600 enfants souffrant de malnutrition ont reçu un traitement
Plus de 350 camions d'aide humanitaire UNICEF sont arrivés sur le terrain au cours de la première semaine ayant suivi l'annonce du cessez-le-feu. À Gaza plus de 2 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, sont confrontées à des pénuries dévastatrices de produits de première nécessité, notamment d'eau potable et d'installations sanitaires, de nourriture et de soins médicaux. Les dégâts causés aux infrastructures sont considérables et de nombreuses écoles, hôpitaux et habitations ont été détruits.
Un second cycle de la campagne de vaccination contre la polio s’est tenu entre le 22 et le 26 février 2025 dans la bande de Gaza. En tout, 556.774 enfants de moins de 10 ans ont reçu une deuxième dose de vaccin antipoliomyélitique.
Les dernières données confirment qu’environ 94% de la population cible, de 591.714 enfants de moins de 10 ans, ont reçu une deuxième dose de nVPO2. Un véritable succès compte tenu des circonstances extrêmement difficiles dans lesquelles la campagne s’est déroulée. En effet, les conditions météorologiques ont compliqué le déplacement des bénéficiaires et des équipes de vaccination, les familles continuent d'être déplacées, la population de certaines régions reste très dispersée et la destruction de nombreuses routes nuit à l'accessibilité de certaines zones. On estime que dans des zones inaccessibles comme Jabalia, Beit Lahiya et Beit Hanoun, entre 7.000 et 10.000 enfants ne sont toujours pas vaccinés. Une situation qui accroît également le risque de propagation du virus dans la bande de Gaza ainsi que dans les pays voisins.
La fin de ce second cycle clôture la campagne de vaccination, lancée en septembre 2024. Pour rappel, la troisième phase – qui avait eu lieu dans le nord de Gaza – avait dû être reportée en raison de bombardements et de déplacements massifs. Les deux première avaient par contre pu se dérouler comme prévu.
Depuis la reprise des bombardements et des opérations, l'UNICEF reste active à Gaza. Nous formons les professionnel·les de santé à l'utilisation d'équipements vitaux et veillons à ce que les vaccinations essentielles, notamment celles contre la polio, le tétanos et l'hépatite B, puissent se poursuivre. Nos programmes dans les domaines de l'éducation, de la protection de l'enfance et de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène (WASH) restent aussi opérationnels que possible, malgré l'ampleur des besoins.
Sans une levée du blocus humanitaire, de plus en plus d'enfants risquent de mourir de faim. Même lorsque les secours parviennent à entrer dans Gaza, il est très difficile de les acheminer.
- Nous avons donné accès à l'eau potable à 1,5 million de personnes
- 13.800 enfants ont été traités contre la malnutrition
- 3.600 enfants ont bénéficié de services de dépistage
- 127.000 enfants ont eu accès à l'éducation
Documentaire : Gaza’s Silent Threat
Des travailleur·euses humanitaires ont risqué leur vie pour vacciner 600.000 enfants contre la polio au milieu des bombardements. Ce documentaire raconte l'histoire poignante de celles et ceux qui refusent d'abandonner, même lorsque le monde s'écroule.
L'approvisionnement en électricité et en carburant est presque entièrement coupé, ce qui impacte les installations de purification et les pompes à eau. Dans de nombreuses régions, l'approvisionnement en eau potable a complètement cessé. Les familles sont donc contraintes de boire de l'eau insalubre, s'exposant à des risques accrus de maladies.
La pénurie de carburant touche également les hôpitaux et les centres de santé puisque plusieurs services ne sont plus opérationnels. Pourtant, les maladies infectieuses se propagent rapidement. L'eau contaminée, les toilettes hors service et les déchets non collectés provoquent des épidémies de diarrhée ou d'infections respiratoires, en particulier chez les jeunes enfants.
Le conflit expose les enfants à des dangers physiques, mais aussi à des dommages psychologiques inimaginables, qui impacteront des générations entières. La quasi totalité des 1,1 million d'enfants de Gaza ont désormais besoin d'un soutien psychosocial.
Les professionnel·les de santé chargé·es de la protection des enfants doivent se déplacer à pied en raison des pénuries de carburant, ce que ralentit le processus et augmente le risque de ne pas pouvoir atteindre les enfants séparés de leurs parents. On estime qu'environ 17.000 enfants à Gaza sont séparés de leur famille ou ne sont accompagnés d'aucun adulte.
La malnutrition aiguë sévère a augmenté de 35% en un mois seulement par rapport à mai 2025. Quant au nombre de cas de malnutrition modérée, il est également en hausse. Les enfants de Gaza sont au bord de la famine. Selon le rapport IPC (Integrated Food Security Phase Classification) du 12 mai dernier, près de 470.000 personnes à Gaza souffrent de famine extrême et l'ensemble de la population est en situation d'insécurité alimentaire aiguë. Des chiffres qui dépassent largement les prévisions pour début 2025.
Les hôpitaux, déjà surchargés, ont du mal à faire face à la crise croissante de malnutrition. En raison de la pénurie persistante de carburant, les centres de santé ne peuvent souvent rester ouverts que quatre heures par jour. Il est donc encore plus difficile de prodiguer des soins de santé.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?
Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »
Le droit humanitaire doit prévaloir. Rien ne peut justifier le meurtre, la mutilation ou l’enlèvement d’enfants. Nous appelons toutes les parties à ne pas prendre les enfants pour cibles et à adopter toutes les mesures nécessaires pour assurer leur protection lors des hostilités.
L’UNICEF appelle également à la libération immédiate de tous les otages. Les attaques contre les civils et des infrastructures telles que les hôpitaux sont inacceptables et doivent cesser.
L'UNICEF continue d'appeler à la fin immédiate des hostilités, demande d'assurer la protection des enfants et de garantir l'accès, en toute sécurité et en temps voulu, de l'aide humanitaire aux enfants qui en ont besoin.
Chaque enfant, où qu'il se trouve, a droit à une protection inconditionnelle.