Au cours des 25 années suivantes, nous allons poursuivre nos activités relatives à la survie des enfants tout en sortant aussi un nombre important d'enfants et de familles de la pauvreté. Nous allons leur offrir de meilleures chances de santé et d’éducation et veiller à assurer de plus en plus leur protection contre tous les facteurs qui menacent leur vie et leur développement. C'est à cette époque que l'UNICEF est devenu "mondial". Nous avons en effet étendu alors nos activités au monde entier. Nous sommes sortis depuis quelques années déjà du cadre strict des situations d’urgence ou des crises humanitaires. L’UNICEF installe de plus en plus son travail dans des programmes de développement à long terme, ce que nous appelons aujourd’hui des programmes de développement durable.
©UNICEF/Toutounji
1971
La thérapie de réhydratation orale (TRO) illustre particulièrement le degré d’efficacité d'interventions simples. Solution basique et abordable d’eau, de sel et de sucre, elle a été développée en 1968. Son efficacité s'est révélée trois ans plus tard, pour le traitement du choléra au Bangladesh. 96 % des victimes survécurent à la déshydratation potentiellement fatale associée à cette maladie. Un résultat stupéfiant puisque les maladies diarrhéiques représentaient la principale cause de mortalité des enfants. La TRO a permis de réduire de moitié les morts causées par la diarrhée à travers le monde entre 1990 et 2000.
À la fin des années 1960, une forte sécheresse menaçait de déraciner des communautés entières en Inde. Pour éviter l’évacuation massive de villageois vers des camps de réfugiés et des communautés débordés, l’UNICEF s’est associé au gouvernement indien et à l’OMS, en 1975, pour développer la pompe à eau India Mark II
©UNICEF/Wolff
1975
Naissance d’une pompe à eau manuelle « made in India » qui va s’exporter aux quatre coins de la planète et toujours utilisée de nos jours ©UNICEF/Wolff
Cette pompe à motricité humaine, capable de puiser dans les nappes phréatiques peu profondes, était suffisamment durable pour résister à une utilisation constante et suffisamment simple pour être actionnée par une seule personne, même par des jeunes filles, souvent préposées à la collecte de l’eau. La pompe India Mark II est à ce jour la pompe à main la plus utilisée au monde.
Grâce à ce modèle comme fer de lance de toute sa stratégie EAH (Eau, Assainissement et Hygiène) et à l’expertise engrangée dans le domaine hydraulique, l’UNICEF parviendra à soutenir des programmes d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement dans plus de 90 pays, dix ans à peine après cette expérience en Inde. En moins d’une décennie, nous aurons permis la création de 71.000 puits exploités à l’aide de pompes à eau manuelles. On estime, à cette époque, à 18,7 millions le nombre de personnes qui ont bénéficié de ce type de systèmes d’approvisionnement en eau en milieu rural. L’UNICEF développera parallèlement des réseaux de canalisations et des systèmes d’approvisionnement sans canalisations en aménageant des sources existantes, en organisant la collecte des eaux de pluie tout en veillant à la création de stations d’épuration.
©UNICEF/Noorani
1978
Un agent de santé rural administre une capsule de vitamine A à un enfant, au Pakistan.
Lors de la Conférence internationale organisée par l'OMS et l'UNICEF à Alma-Ata (Kazakhstan actuel), les représentants de 130 pays s'accordent pour la mise en place d'un système de soins de santé primaires reposant sur la participation d'agents sanitaires ruraux. Objectif : la santé pour tous d'ici 2000.
Pour l’UNICEF, l’éducation d’un enfant est l’un des investissements les plus ambitieux et bénéfiques qu’une société puisse réaliser. C’est au cours des années 60 - Décennie du développement - que nous avons élargi nos interventions au-delà du cadre de la santé et de l’alimentation en faveur des besoins intellectuels et psychosociaux des enfants.
L’UNICEF s’est alors lancé dans un ambitieux programme éducatif qui a débuté par la formation des enseignants et l’équipement des salles de classe des nouveaux pays africains ayant accédé à l’indépendance.
Honduras. Dans une classe de primaire, des élèves lèvent la main pour répondre à une question que pose leur institutrice Esperanza Moreno, sur le chou qu'elle tient. Les enfants participent à un programme soutenu par l'UNICEF sur l'hygiène et la nutrition et apprennent à reconnaître les aliments sains, en partie en créant des jardins potagers scolaires. Dès le début de ses activités, l’UNICEF va s’efforcer de rendre l’école intéressante et pertinente pour les enfants et d’ancrer les cours dans leur réalité quotidienne. © UNICEF
Dans les années 70, l’UNICEF reconnaîtra la nécessité d’inclure des cours d’éducation à la santé et à l’alimentation dans les programmes scolaires et de fournir aux jeunes parents une formation sur l’éducation des enfants.
Au cours de la « révolution pour la survie des enfants des années 80 », l’alphabétisation élémentaire des adultes, et notamment l’éducation des femmes, deviendra encore plus essentielle à la réalisation de nos objectifs. L’éducation était nécessaire pour apprendre aux femmes à reconnaître les symptômes de base de certaines maladies et de la malnutrition chez leurs enfants, mais aussi pour suivre des instructions relatives à la santé et la sécurité des nourrissons. Aux quatre coins de la planète, l’UNICEF et l’UNESCO, vont ainsi intensifier leurs efforts pour accroître l’éducation de base universelle et l’alphabétisation des parents.
©UNICEF/Jacques Danois
1979
Cet orphelin cambodgien pris en charge par notre organisation montre un de ses dessins. Des psychologues de l'UNICEF vont devoir encadrer des milliers d'enfants cambodgiens et leur offrir une aide psychosociale afin de les aider à exprimer leurs émotions suite au génocide dont leur pays fut victime.
Lors de la crise du Kampuchéa (aujourd'hui Cambodge), l'UNICEF fut désigné comme organisation "chef de file" des NU pour coordonner des opérations d'urgence estimées à 634 millions de dollars US et pour aider notamment des milliers d'enfants traumatisés par ce qu'ils avaient vécu.
Au début des années 80, l’annonce par notre Directeur général, James Grant, qu’il était temps d’amorcer une « révolution pour la survie des enfants » fut un moment clé de l’histoire de l’UNICEF et du traitement moderne de leur santé. Dans la troisième édition de "La Situation des enfants dans le monde", un rapport essentiel et annuel de l’UNICEF, publiée en 1982, J. Grant déclarait qu’il était possible de réduire de façon spectaculaire la mortalité des nourrissons et des enfants grâce à quatre mesures simples et efficaces collectivement appelées GOBI : surveillance de la croissance (Growth control), réhydratation orale (Oral rehydraton therapy), allaitement (Breastfeeding) et vaccination (Immunization). Cette approche, affirma-t-il, ferait progresser le développement humain plus rapidement que toute évolution technologique ou politique et économique.
©UNICEF/UNI98144
L’histoire a donné raison à J. Grant. Avant 1990, les quatre piliers de la plateforme de survie des enfants, chacun d’entre eux venant renforcer les autres, allaient prévenir le décès d’environ 12 millions d’enfants de moins de cinq ans.
©UNICEF/UNI46214/F. Kronfol
1985
Un timbre-poste du Bangladesh de 1985, promouvant la « Révolution pour la survie et le développement de l'enfant », une campagne de l’UNICEF qui connaîtra un rayonnement mondial et sauvera plus de 12 millions d’enfants de moins de 5 ans.