Du 16 au 26 juin 2025, les négociations climatiques intermédiaires de l’ONU ont eu lieu à Bonn, en Allemagne, officiellement connues sous le nom de ‘62ème session des organes subsidiaires (SB62)’. Cette réunion a rassemblé des négociateur·rice·s du monde entier pour faire avancer la mise en œuvre des politiques climatiques internationales.
Lors de ces discussions, les pays présents ont tenté de résoudre des blocages techniques, de renforcer la confiance et de préparer la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP30, qui se tiendra fin novembre 2025 à Belém, au Brésil.
En vue de rappeler que la crise climatique est aussi une crise des droits de l’enfant, Kobe Hautekiet, expert sur le climat chez UNICEF Belgique, était présent pour suivre les négociations sous l’angle des droits de l’enfant.
La crise climatique menace considérablement les enfants dans leur droit à la vie, à grandir en bonne santé et à se développer pleinement – mentalement et physiquement. Les enfants représentent près d’un tiers de la population mondiale et la moitié des personnes vivant dans des conditions d’extrême pauvreté. Ils sont les plus durement impactés par les effets du changement climatique, tels que les vagues de chaleur, la pollution de l’air et l’augmentation des catastrophes naturelles (inondations et sécheresses). Selon les rapports récents de l’UNICEF, ces conséquences ne feront que s’aggraver.
Lors des négociations climatiques, plusieurs thèmes ont été abordés, en lien direct avec le quotidien des enfants. Il a notamment été question d’adaptation, où les pays doivent trouver des moyens de s’adapter aux effets du changement climatique. L’UNICEF veille à ce que les négociateur·rice·s prennent en compte la réduction des émissions (réduire), la protection des enfants contre les impacts climatiques (protéger) et le renforcement de leur position et de leur participation dans l’élaboration des politiques (autonomiser).
Des représentant·e·s du Vlaamse Jeugdraad et du Forum des Jeunes étaient également présent·e·s à Bonn pour porter la voix des enfants et des jeunes de Flandre et de Wallonie. Ils ont pu échanger avec d’autres jeunes européens et discuté avec des négociateur·rice·s afin d’attirer l’attention sur les droits de l’enfant dans les politiques climatiques.
Les recommandations des enfants constituent depuis longtemps une base de réflexion. En 2023, UNICEF Belgique a organisé le tout premier Sommet belge des enfants pour le climat. Des enfants de l’ensemble du pays ont pu mener des réflexions sur des thèmes tels que la justice climatique et les migrations, et ont pu proposer des solutions innovantes. Ces recommandations ont été apportées aux tables de négociation à Dubaï, lors de la COP28. L’augmentation des énergies renouvelables, un plan concret contre les risques climatiques et le développement accéléré de technologies à faibles émissions, comme l’hydrogène (vert), le nucléaire et les énergies renouvelables, ont déjà été intégrés dans les décisions.
Un autre thème crucial des négociations cette année était le financement. Un rapport de l’UNICEF et de ses partenaires, intitulé « Falling short: addressing the climate finance gap for children », montre que seulement 2,4% de tous les financements climatiques internationaux sont consacrés à des projets spécifiques pour les enfants. L’UNICEF plaide donc pour un engagement plus fort en faveur des enfants.
La présence de représentant·e·s de la jeunesse et d’expert·e·s en droits de l’enfant à Bonn est un pas dans la bonne direction. Pourtant, l’UNICEF continue de souligner que la perspective des droits de l’enfant ne doit pas demeurer uniquement sur papier. Les discussions commencent à inclure davantage de références aux enfants, mais cela ne suffit pas. Trop souvent, les pays tentent de généraliser le contexte ou d’omettre des éléments plus concrets.
L’UNICEF et ses partenaires appellent à ce que ce contexte soit préservé, et que les droits de l’enfant ne soient pas uniquement mentionnés, mais concrètement pris en considération. Nous appelons également à des politiques climatiques ambitieuses et de qualité, intégrant structurellement les droits et les besoins des enfants. Les références dans les textes ne sont qu’un point de départ. Mais sans politiques bien développées, sans suivi ni financement adéquat, les enfants continueront à ne pas être protégés suffisamment.
Marcherez-vous pour le climat aux côtés d’UNICEF Belgique à Bruxelles ce dimanche 5 octobre 2025 ? Découvrez plus d’informations ici.